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Église maronite

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Église maronite, l’une des plus grandes églises de rite oriental, proéminente surtout dans le Liban moderne. L’église est en communion canonique avec l’Église catholique romaine et est la seule église de rite oriental qui n’a pas d’homologue en dehors de cette union.Les maronites font remonter leurs origines à saint Maron, ou Maro (arabe : Mārūn), un ermite syrien de la fin du IVe et du début du Ve siècle, et à saint Jean Maron, ou Joannes Maron. Jean Maron, ou Joannes Maro (arabe : Yūḥannā Mārūn), patriarche d’Antioche en 685-707, sous la direction duquel les armées byzantines envahissantes de Justinien II furent mises en déroute en 684, faisant des Maronites un peuple pleinement indépendant.

Église maronite
Église maronite

Église maronite, Nazareth, Israël.

Almog

Certains historiens ont suggéré que les maronites étaient autrefois monothélites, adeptes d’une doctrine hétérodoxe qui affirmait qu’il y avait une volonté divine mais pas humaine en Christ. Les maronites, cependant, affirment qu’ils ont toujours été des chrétiens orthodoxes en union avec le siège romain, notant un manque de preuves que l’église maronite ait jamais affirmé cet enseignement. Quoi qu’il en soit, l’histoire des Maronites reste obscure jusqu’à l’époque des Croisades, et la communauté isolée n’avait pas été en contact avec Rome avant l’arrivée des Croisés. Selon l’évêque médiéval Guillaume de Tyr, le patriarche maronite a cherché à s’unir au patriarche latin d’Antioche en 1182. La consolidation définitive de l’union n’a toutefois pas eu lieu avant le 16e siècle, en grande partie grâce au travail du jésuite John Eliano. En 1584, le pape Grégoire XIII fonde le collège maronite de Rome, qui s’épanouit sous l’administration des jésuites jusqu’au XXe siècle et devient un centre de formation pour les érudits et les dirigeants.

Hardy montagnards martiaux, les Maronites préservent vaillamment leur liberté et leurs folklores. Le califat musulman (632-1258) ne parvient pas à les absorber et deux califes de la dynastie omeyyade (661-750) leur rendent hommage. Sous la domination des Turcs ottomans, les Maronites ont maintenu leur religion et leurs coutumes sous la protection de la France, en grande partie en raison de leur isolement géographique. Au XIXe siècle, cependant, le gouvernement ottoman a incité un peuple voisin des montagnes du Liban, les Druzes, à s’en prendre aux Maronites, une politique qui a culminé avec le grand massacre maronite de 1860. À la suite de cet incident, les Maronites ont obtenu une autonomie formelle au sein de l’Empire ottoman sous la direction d’un dirigeant chrétien non autochtone. En 1920, après la dissolution de l’Empire ottoman, les Maronites du Liban sont devenus autonomes sous la protection de la France. Depuis la création d’un Liban totalement indépendant en 1943, ils constituent l’un des principaux groupes religieux du pays. Le gouvernement est dirigé par une coalition de partis chrétiens, musulmans et druzes, mais le président est toujours maronite (voir Pacte national libanais).

Le chef spirituel immédiat de l’église maronite après le pape est le « patriarche d’Antioche et de tout l’Orient », résidant à Bikirkī, près de Beyrouth. L’Église conserve l’ancienne liturgie ouest-syrienne, souvent prononcée en syriaque, même si la langue vernaculaire des maronites modernes est l’arabe. Les contacts avec Rome ont été étroits et cordiaux, mais ce n’est qu’après le Concile Vatican II que les Maronites ont été libérés des efforts papaux pour latiniser leur rite. Les jésuites français dirigent l’université Saint-Joseph, à Beyrouth.

Patriarche Bechara al-Rai
Patriarche Bechara al-Rai

Le patriarche maronite Bechara al-Rai priant peu après son élection à Bikirkī, au nord-est de Beyrouth, au Liban, le 15 mars 2011.

Bilal Hussein/AP

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On trouve également des maronites dans le sud de l’Europe et en Amérique du Nord et du Sud, ayant émigré sous la pression de l’instabilité économique et des périodes de violence depuis la fin du XIXe siècle. Les émigrés conservent leur propre liturgie et ont leur propre clergé, dont certains sont mariés.

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