Comme le qul (dire) est une partie du message qui a été transmis au Prophète (paix sur lui) par révélation pour prêcher son message prophétique, son premier destinataire est le Prophète (paix sur lui) lui-même mais après lui tout croyant est aussi son destinataire.
L’acte de recherche de refuge comprend nécessairement trois parties :
(1) L’acte de recherche de refuge lui-même.
(2) Le chercheur de refuge.
(3) Celui dont le refuge est recherché.
La recherche de refuge implique d’éprouver la peur de quelque chose et de rechercher la protection d’un autre, ou de s’en abriter, ou de s’y accrocher, ou de se mettre sous son abri pour être en sécurité. Le chercheur de refuge dans tous les cas est la personne, qui sent qu’elle ne peut pas par elle-même résister et combattre la chose qu’elle craint, mais se trouve dans le besoin d’un refuge auprès d’un autre pour se protéger. Alors, celui dont le refuge est recherché doit nécessairement être une personne ou un être dont le chercheur de refuge croit que lui ou lui seul peut le protéger de la calamité. Or, un type de refuge est celui qui est obtenu selon les lois naturelles du monde physique auprès d’un objet matériel perceptible, d’une personne ou d’une puissance, par exemple, se réfugier dans un fort pour se protéger de l’attaque de l’ennemi, ou s’abriter dans une tranchée ou derrière un tas de terre, ou un mur, pour se protéger d’une pluie de balles, ou se réfugier auprès d’un homme ou d’un gouvernement, pour se protéger d’un tyran puissant ou se réfugier à l’ombre d’un arbre ou d’un bâtiment pour se protéger du soleil. Au contraire, l’autre type de refuge est celui que l’on cherche auprès d’un Être surnaturel pour se protéger de toute sorte de danger et de toute sorte de dommage et de blessure matériels, moraux ou spirituels, sur la base de la croyance que cet Être est le maître du monde physique et qu’il peut protéger de manière supersensorielle celui qui cherche son refuge. Ce deuxième type de refuge est celui qui est impliqué non seulement dans la sourate Al-Falaq et la sourate An-Nass, mais partout dans le Coran et les Hadiths où il est fait mention de chercher refuge auprès d’Allah, cela implique ce type particulier de refuge, et c’est un corollaire nécessaire de la doctrine du Tauhid que ce type de refuge ne doit être cherché auprès de personne d’autre qu’Allah. Les polythéistes cherchaient ce type de protection, et le cherchent encore aujourd’hui, auprès d’autres êtres qu’Allah, par exemple les djinns, ou les dieux et déesses. Les matérialistes se tournent également vers les moyens et ressources matériels, car ils ne croient pas en une quelconque puissance surnaturelle. Mais le croyant ne se tourne que vers Allah et ne cherche refuge qu’auprès de Lui, contre toutes ces calamités et ces malheurs contre lesquels il estime n’avoir aucun pouvoir.
Par exemple, à propos des polythéistes, il a été dit dans le Coran : Et que d’entre les hommes, certains avaient l’habitude de chercher refuge auprès de certains d’entre les djinns (Sourate Al-Jinn, Ayat 16).
Et en l’expliquant dans E.N. 47 de la Sourate Al-Jinn, nous avons cité la tradition d’Abdullah bin Abbas selon laquelle lorsque les Arabes polythéistes devaient passer une nuit dans une vallée inhabitée, ils criaient en disant : Nous cherchons refuge auprès du seigneur de cette vallée (c’est-à-dire du djinn qui est le souverain et le maître de cette vallée). Contrairement à cela, il a été dit de Pharaon : Lorsqu’il fut témoin des grands signes présentés par le Prophète Moïse (paix sur lui), il montra de l’arrogance en raison de sa puissance. (Sourate Adh- Dhariyat, Ayat 39).
En ce qui concerne l’attitude et la conduite des adorateurs de Dieu, le Coran dit qu’ils cherchent le refuge d’Allah pour être protégés contre le mal de tout ce qu’ils craignent, que ce soit matériel ou moral ou spirituel. Ainsi, au sujet de Marie, il a été dit que lorsque l’ange de Dieu est apparu devant elle soudainement sous une apparence humaine (alors qu’elle ne savait pas qu’il s’agissait d’un ange), elle s’est écriée : Je cherche auprès de toi le refuge du Dieu miséricordieux, si tu es un homme pieux. (Sourate Maryam, Ayat 18).
Lorsque le Prophète Noé (paix sur lui) a fait une requête inappropriée à Allah, et qu’il a été réprimandé par Allah en réponse, il a immédiatement soumis : Mon Seigneur, je cherche Ta protection de peur que je ne te demande quelque chose dont je n’ai pas connaissance. (Sourate Hud, Ayat 47) Lorsque le Prophète Moïse (la paix soit sur lui) a ordonné aux enfants d’Israël de sacrifier une vache, et qu’ils ont dit qu’il était peut-être en train de plaisanter avec eux, il a répondu : J’implore la protection d’Allah pour ne pas me comporter comme les ignorants. (Sourate Al-Baqarah, Ayat 67).
Il en est de même pour tous les actes de recherche de refuge qui ont été rapportés à propos du Prophète (paix sur lui) dans les livres de Hadith. Par exemple, considérez les prières suivantes que le Prophète (sur lui la paix) a faites:
Aishah a rapporté que le Prophète (sur lui la paix) avait l’habitude de prier en disant : Ô Dieu, je cherche Ton refuge contre le mal des œuvres que j’ai faites et contre le mal des œuvres que je n’ai pas faites. (c’est-à-dire que si j’ai fait un mal, je cherche refuge contre ses mauvais résultats, et si je n’ai pas fait une œuvre que j’aurais dû faire, je cherche refuge contre la perte que j’ai encourue, ou contre le fait que je fasse ce que je ne devrais pas faire). (Muslim).
Ibn Umar a rapporté qu’une des supplications du Prophète (paix sur lui) était à l’effet : Ô Dieu, je cherche Ton refuge pour ne pas être privé d’un bienfait que Tu m’as accordé et pour ne pas être privé du bien-être que Tu m’as accordé et je cherche un refuge de peur que Ta colère ne s’abatte sur moi soudainement, et je cherche un refuge contre toute sorte de Ton déplaisir. (Muslim).
Zaid bin Arqam a rapporté que le Messager (paix sur lui) d’Allah avait l’habitude de prier : Ô Dieu, je cherche Ton refuge contre la connaissance qui n’est pas bénéfique, contre le cœur qui ne Te craint pas, contre l’âme qui n’est jamais satisfaite, et contre la prière qui n’est pas exaucée. (Muslim).
Abu Hurairah a rapporté que le Messager (paix sur lui) avait l’habitude de prier : Ô Dieu, je cherche Ton refuge contre la faim, car c’est une chose très mauvaise avec laquelle on peut être amené à passer une nuit, et je cherche Ton refuge contre la malhonnêteté, car c’est du mauvais esprit pur et simple. (Abu Daud).
Anas a rapporté que le Prophète (paix sur lui) avait l’habitude de prier : Ô Dieu, je cherche Ton refuge contre la lèpre, la folie et toutes les mauvaises maladies. (Abu Daud).
Aishah a rapporté que le Prophète (sur lui la paix) avait l’habitude de prier en ces termes : Ô Dieu, je cherche Ton refuge contre le méfait du feu et contre le mal de l’aisance et de la pauvreté. (Tirmidhi, Abu Daud).
Shakal bin Humaid a demandé au Prophète (paix sur lui) de lui apprendre une prière. Il lui a dit de dire : Ô Dieu, je cherche Ton refuge contre le mal de mon ouïe, contre le mal de ma vue, contre le mal de ma langue, contre le mal de mon cœur et contre le mal de ma convoitise, (Tirmidhi, Abu Daud).
Atlas bin Malik a rapporté que le Prophète (paix sur lui) avait l’habitude de dire : Ô Dieu, je cherche Ton refuge contre l’impuissance, l’indolence, la lâcheté, la vieillesse et l’avarice, et je cherche Ton refuge contre le tourment de la tombe et contre les méfaits de la vie et de la mort, (et selon une tradition de Muslim aussi) contre le fardeau de la dette et que les gens me dominent. (Bukhari, Muslim).
Khawla bint Hukaym Sulamiyyah dit qu’elle a entendu le Prophète (paix sur lui) dire que celui qui s’arrête à une nouvelle étape (pendant le voyage) et dit : je cherche refuge dans les paroles irréprochables d’Allah contre le mal des créatures, ne subira aucun mal jusqu’à ce qu’il quitte cette étape. (Mouslim).
Nous avons relaté ces quelques prières du Prophète (paix sur lui) à partir des hadiths, qui montrent que le croyant doit chercher le refuge d’Allah contre tout danger et tout mal et non le refuge de quelqu’un d’autre, et il ne doit pas non plus se suffire d’Allah et ne compter que sur lui-même.
Le mot utilisé dans l’original est Rabbil-Falaq. Falaq signifie en fait fendre et percer à travers. Une grande majorité des commentateurs l’ont pris pour signifier faire apparaître la lumière de l’aube en fendant les ténèbres de la nuit, car en arabe falaq-as-subh est souvent utilisé pour le lever de l’aube, et aussi dans le Coran les mots Faliqul- isbah (Celui qui fait apparaître l’aube en fendant les ténèbres de la nuit) ont été utilisés pour Allah. (Sourate AlAnaam, Ayat 96).
Un autre sens de falaq est aussi de créer ot de faire naître, car tout ce qui est créé dans le monde apparaît en fendant quelque chose. Toute végétation germe en fendant la graine et le sol ; tous les animaux sortent soit du ventre de la mère, soit en brisant l’œuf, ou un autre obstacle. Toutes les sources jaillissent en fendant la roche ou le sol. Le jour apparaît en perçant le rideau de la nuit. Les gouttes de pluie percent les nuages et tombent sur la terre. En bref, tout ce qui existe dans le monde est le résultat de la rupture et de la division d’une autre chose ; à tel point que la terre et les cieux aussi au début étaient une seule masse, puis ils ont été brisés et séparés. (Sourate Al-Anbiya, Ayat 30).
Donc, selon ce sens, le mot falaq est commun à toutes les créations. Maintenant, si on adopte le premier sens, le verset signifierait : Je cherche refuge auprès du Seigneur de l’aube qui se lève, et selon le second sens, il signifierait : Je cherche refuge auprès du Seigneur de toute la création. Ici, l’attribut de Rabb a été utilisé pour Allah au lieu de son nom propre, car l’attribut d’Allah d’être Rabb, c’est-à-dire maître, soutien et pourvoyeur, est plus pertinent pour chercher et prendre son refuge. Alors, si Rabb-ul-falaq implique le Seigneur de l’aube qui se lève, chercher Son refuge signifierait : Je cherche refuge auprès du Seigneur qui fait sortir la lumière du jour de l’obscurité de la nuit afin qu’Il puisse également m’apporter le bien-être contre toutes sortes de dangers physiques et psychiques. Si l’on prend le sens de Rabb al-khalaq, la signification serait la suivante : Je cherche refuge auprès du Seigneur de toute la création, afin qu’Il me protège du mal de Sa création.
En d’autres termes : Je cherche Son refuge contre le mal de toutes les créatures. Quelques éléments de cette phrase méritent d’être pris en considération.
Tout d’abord, que la création du mal n’a pas été attribuée à Allah, mais la création des créatures a été attribuée à Allah et du mal aux créatures. C’est-à-dire qu’il n’a pas été dit : Je cherche refuge contre les maux qu’Allah a créés, mais que : Je cherche refuge contre le mal des choses qu’Il a créées. Cela montre qu’Allah n’a créé aucune créature pour le mal, mais toute Son œuvre est pour le bien et pour un but particulier. Cependant, à partir des qualités qu’Il a créées dans les créatures pour remplir le but de leur création, parfois le mal apparaît de certaines sortes de créatures dans la plupart des cas.
Deuxièmement, que même si cette seule phrase était donnée et qu’aucune mention n’était faite de la recherche du refuge d’Allah séparément des maux de certaines sortes particulières de créatures dans les phrases suivantes, cette seule phrase aurait suffi pour exprimer l’intention, car dans celle-ci le refuge d’Allah a été demandé du mal de toutes les créatures. Après cette prière générale de refuge, la mention de la recherche d’un refuge contre certains maux particuliers donne par elle-même ce sens : Bien que je cherche le refuge d’Allah contre le mal de tout ce qui a été créé par Allah, j’ai grand besoin du refuge d’Allah contre les maux particuliers qui ont été mentionnés dans les versets restants de la sourate Al-Falaq et de la sourate An-Nass.
Troisièmement, que la prière la plus appropriée et la plus efficace pour chercher le refuge contre le mal des créatures est que le refuge doit être cherché auprès de leur Créateur, car Il est de toute façon dominant sur Ses créatures et est conscient de leurs maux, que nous connaissons, ainsi que de ceux que nous ne connaissons pas. Son refuge est donc le refuge du chef suprême auquel aucune puissance ne peut s’opposer, et grâce à Son refuge, nous pouvons nous protéger de tous les maux de toutes les créatures, que nous en soyons conscients ou non. De plus, cela contient la prière de refuge non seulement contre les maux du monde mais aussi contre tout mal de l’au-delà.
Quatrièmement, que le mot sharr (mal) est utilisé pour la perte, la blessure, le trouble et l’affliction ainsi que pour les moyens qui causent des pertes et des blessures et des afflictions ; par exemple, la faim, la maladie, la blessure dans un accident ou une guerre, être brûlé par le feu, être piqué ou mordu par un scorpion ou un serpent, être impliqué dans le chagrin de la mort des enfants et d’autres maux similaires qui sont des maux au premier sens, car ils sont par eux-mêmes des troubles et des afflictions. Au contraire, l’incrédulité, le polythéisme et toute sorte de péché et de méchanceté, par exemple, sont des maux dans le second sens, car ils causent des pertes et des afflictions, bien qu’apparemment ils ne causent aucun problème pour le moment, plutôt que certains péchés donnent du plaisir et apportent du profit. Ainsi, chercher un refuge contre le mal comprend ces deux significations.
Cinquièmement, que chercher un refuge contre le mal contient aussi deux autres significations. Premièrement, que l’homme prie son Dieu de le protéger du mal qui a déjà eu lieu ; deuxièmement, que l’homme prie son Dieu de le protéger du mal qui n’a pas encore eu lieu.
Après avoir recherché le refuge d’Allah de manière générale contre le mal des créatures, on enseigne maintenant la prière pour rechercher le refuge contre le mal de certaines créatures spéciales en particulier. Le mot ghasiq dans le verset signifie littéralement obscurité. Ainsi, à un autre endroit dans le Coran, il a été dit : Établissez la salat depuis le déclin du soleil jusqu’à l’obscurité de la nuit, ila-ghasaq-il-lail. (Sourate Bani lsrail, Ayat 78), et waqab signifie entrer ou se répandre. La prière a été enseignée pour se réfugier en particulier contre le mal de l’obscurité de la nuit, car la plupart des crimes et des actes de méchanceté sont commis la nuit, les animaux nuisibles sortent également la nuit, et la nuit était une chose très redoutable à l’époque où le chaos régnait en Arabie lorsque ces versets ont été révélés. Les pillards sortaient dans l’obscurité de la nuit et pillaient et détruisaient les habitations. Les gens qui pensaient mettre le Prophète (paix et bénédictions d’Allah soient sur lui) à mort, élaboraient également leurs plans secrets la nuit, afin que le meurtre ne puisse être détecté. Par conséquent, l’ordre a été donné de rechercher le refuge d’Allah contre les maux et les calamités qui s’abattent la nuit. Ici, la relation subtile qui existe entre la recherche du refuge contre le mal de la nuit noire avec le Seigneur de l’aube naissante ne peut pas rester cachée à toute personne ayant de la perspicacité et de la compréhension.
Une difficulté est confrontée dans l’explication de ce verset au vu de plusieurs traditions authentiques. Aishah a rapporté : Une fois, au cours d’une nuit éclairée par la lune, le Prophète (paix et bénédictions d’Allah soient sur lui) a pris ma main et, montrant la lune, a dit : Cherchez le refuge d’Allah, car ceci est al ghasiq idha waqab. (Tirmidhi, Ahmad, Nasai, lbn Jarir, Ibn al-Mundhir, Hakim, Ibn Marduyah). Pour expliquer cela, certains savants ont dit que idha waqab signifie ici idha khasaf, c’est-à-dire lorsque la lune est éclipsée. Mais dans aucune tradition il n’a été mentionné que lorsque le Prophète (paix et bénédictions d’Allah soient sur lui) désignait la lune, celle-ci était en éclipse. Dans le lexique arabe, idha waqab ne peut pas non plus signifier idha khasaf. A notre avis, l’explication correcte de ce Hadith est que puisque la lune se lève la nuit (le jour elle ne brille pas même si elle est là dans le ciel), ce que le Prophète (sur lui la paix) voulait dire était ceci : Cherchez le refuge de Dieu contre la nuit, le moment où elle (la lune) apparaît, car la lumière de la lune n’est pas aussi utile pour celui qui résiste que pour celui qui attaque, et pas aussi utile pour la victime du crime que pour le coupable. Sur cette même base, le Prophète (paix et bénédictions d’Allah soient sur lui) aurait dit : Lorsque le soleil s’est couché, les diables se répandent de tous côtés. Par conséquent, rassemblez vos enfants dans la maison et gardez vos animaux attachés jusqu’à ce que l’obscurité de la nuit disparaisse.
Le mot uqad dans naffathat fil-uqad est le pluriel de uqdah, qui signifie un nœud qui est attaché sur une corde ou un morceau de fil. Nafath signifie souffler. Naffathat est le pluriel de naffathah, qui peut désigner les hommes qui soufflent beaucoup, et si on le prend au féminin, les femmes qui soufflent beaucoup ; il peut aussi bien se rapporter aux nufus (êtres humains) qu’aux jamaats (groupes d’hommes), car les nafas et les jamaats sont grammaticalement féminins. Souffler sur des nœuds, selon la plupart, voire la totalité des commentateurs, implique la magie, car les magiciens ont l’habitude de faire des nœuds sur une ficelle ou un fil et de souffler dessus en le faisant. Ainsi, le verset signifie : Je cherche refuge auprès du Seigneur de l’aube naissante contre le mal des magiciens, hommes et femmes. Cette signification est également étayée par les traditions qui montrent que lorsque la magie était exercée sur le Prophète (paix et bénédictions d’Allah soient sur lui), Gabriel était venu et lui avait appris à réciter le Muawwidhatayn, et dans le Muawwidhatayn, c’est la seule phrase qui se rapporte directement à la magie. Abu Muslim Isfahani et Zamakhshari ont également donné un autre sens à naffathat fil-uqad, qui est qu’il implique la tromperie des femmes et leur influence sur les résolutions, les points de vue et les idées des hommes et ceci a été comparé à un sort magique, car dans l’amour des femmes l’homme commence à se comporter comme s’il était ensorcelé. Bien que cette explication soit intéressante, elle va à l’encontre du commentaire donné par les savants antérieurs ; et elle ne correspond pas non plus aux conditions dans lesquelles les Muawwidhatayn ont été envoyés comme nous l’avons montré dans l’introduction.
A propos de la magie, il faut savoir que dans celle-ci puisque l’on cherche l’aide des satans et des mauvais esprits ou des étoiles pour influencer l’autre personne de manière maléfique, elle a été appelée kufr (mécréance) dans le Coran : Salomon n’était pas impliqué dans le kufr mais les satans qui enseignaient la magie aux gens. (Sourate Al-Baqarah, Ayat 102).
Mais même si elle ne contient aucun mot de kufr, ni aucun élément polythéiste, elle est interdite et illicite et le Prophète (paix sur lui) l’a comptée parmi les sept péchés odieux qui ruinent l’au-delà de l’homme. Dans Bukhari et Muslim, une tradition a été rapportée d’Abu Hurairah, disant que le Prophète (paix sur lui) a dit : Évitez sept péchés mortels : associer un autre à Allah, la magie, tuer injustement une âme qu’Allah a interdite, dévorer l’intérêt, manger les biens de l’orphelin, fuir l’ennemi sur le champ de bataille et calomnier les femmes musulmanes simples et chastes par l’incivisme.
Hasad signifie qu’une personne doit se sentir malheureuse de la meilleure fortune, de la supériorité ou de la bonne qualité qu’Allah a accordée à une autre personne, et doit souhaiter qu’elle soit retirée à l’autre personne et lui soit donnée, ou du moins que l’autre en soit privée. Cependant, le hasad ne signifie pas qu’une personne doit souhaiter qu’elle soit elle aussi comblée par le bienfait dont l’autre a été comblé. Ici, le refuge d’Allah a été demandé contre le mal du jaloux lorsqu’il se sent jaloux, et qu’il prend une mesure pratique en paroles ou en actes pour satisfaire son cœur. En effet, jusqu’à ce qu’il prenne une mesure pratique, le fait qu’il soit malheureux peut être mauvais en soi, mais ce n’est pas un mal pour l’autre personne, de sorte qu’elle peut chercher refuge contre lui. Lorsqu’un tel mal apparaît de la part d’une personne jalouse, la meilleure chose à faire est de chercher le refuge d’Allah contre ce mal. En plus de cela, il y a quelques autres choses qui sont également utiles pour obtenir l’immunité contre le mal de la personne jalouse. Premièrement, il faut avoir confiance en Allah et croire qu’à moins qu’Allah ne le veuille, personne ne peut lui faire du mal en aucune façon. Deuxièmement, il faut faire preuve de patience à l’égard de ce que la personne jalouse dit et fait et ne pas commencer à se comporter avec impatience afin de se dégrader moralement au niveau de la personne jalouse. Troisièmement, il faut en tout cas garder sa dignité et pratiquer la piété même si la personne jalouse se comporte de manière frivole, sans crainte de Dieu et sans honte des gens. Quatrièmement, il faut libérer son esprit de toute pensée à l’égard du jaloux et l’ignorer complètement, car faire de lui un sujet de pensée est un prélude à son influence. Cinquièmement, il faut faire du bien à la personne jalouse quand on le peut, sans parler de la traiter avec méchanceté, peu importe que cette bonne conduite atténue ou non sa jalousie. Sixièmement, qu’il faut comprendre correctement et rester fermement attaché à la doctrine du tauhid car le cœur qui consacre le tauhid, ne peut être affecté par la crainte de quiconque, sauf la crainte d’Allah.
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