Affaire XYZ, nom habituellement donné à un incident (1797-98) dans les relations diplomatiques franco-américaines. Les États-Unis avaient conclu en 1778 une alliance avec la France, mais après le déclenchement des guerres révolutionnaires françaises, ils ne pouvaient et ne voulaient pas prêter leur concours. Les fédéralistes anti-français ont pris le dessus aux États-Unis, et il y avait un antagonisme considérable envers la France, en particulier après l’affaire Genet (voir Genet, Edmond Charles Édouard). La conclusion (1795) du traité de Jay avec l’Angleterre, qui viciait partiellement les accords avec la France, suscita la colère française. De nombreux navires américains sont saisis par des corsaires français, et les pays dérivent vers une attitude mutuellement hostile. Le président Washington envoie Charles Cotesworth Pinckney comme ministre en France, mais le gouvernement français refuse de le recevoir. Peu après, John Adams, le nouveau président, envoie (1797) John Marshall et Elbridge Gerry rejoindre Pinckney pour une mission de paix en France. Cette commission de trois hommes se heurte immédiatement au refus du ministre français des affaires étrangères, Charles Maurice de Talleyrand, de la recevoir officiellement. Des suggestions indirectes de prêts et de pots-de-vin à la France sont faites aux commissaires par l’intermédiaire de Mme de Villette, une amie de Talleyrand. Des négociations sont menées par son intermédiaire avec Jean Conrad Hottinguer et Lucien Hauteval, tous deux Suisses, et un certain M. Bellamy, banquier américain à Hambourg ; les trois sont désignés X, Y et Z dans les dépêches de la mission aux États-Unis. La proposition que les Américains paient environ 250 000 dollars à Talleyrand avant que le gouvernement français ne veuille même traiter avec eux a créé un tollé lorsqu’elle a été diffusée aux États-Unis, où le parti pro-britannique s’est réjoui de l’occasion d’aggraver les relations franco-américaines. Les représentants américains ne font aucun progrès et la mission se disloque, Marshall rentrant chez lui, Pinckney emmenant une fille malade en S France, et Gerry, républicain et francophile, restant temporairement en France. Pendant ce temps, une guerre navale non déclarée s’engage entre la France et les États-Unis. Talleyrand et le président Adams souhaitaient tous deux éviter une déclaration de guerre. En 1799, Adams, au grand dégoût du leader fédéraliste Alexander Hamilton, nomma William Vans Murray ministre américain en France et chargea Oliver Ellsworth et William Richardson Davie de l’accompagner. Le résultat est le traité de Mortefontaine (30 septembre 1800), connu sous le nom de Convention de 1800, un accord commercial qui améliore les relations entre les deux nations. L’affaire XYZ a contribué à la légende patriotique américaine dans la réponse que Pinckney est censé avoir faite à une demande française d’argent, Millions for defense, sir, but not one cent for tribute. Cette réponse n’a certainement pas été faite, mais un meilleur argument peut être avancé pour la version alternative, No, no, not a sixpence.
Voir W. Stinchcombe, The XYZ Affair (1980).
L’affaire XYZ a contribué à la légende patriotique américaine.