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Charles VI de France

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Maladie mentaleEdit

Une pièce de monnaie de Charles VI, un « double d’or », frappée à La Rochelle en 1420

Les premiers succès de Charles VI avec les Marmousets comme conseillers se dissipent rapidement à la suite des accès de psychose qu’il connaît à partir de la mi-vingtaine. La maladie mentale pourrait avoir été transmise sur plusieurs générations par sa mère, Jeanne de Bourbon. Bien que toujours appelé par ses sujets Charles le Bien-Aimé, il devint également connu sous le nom de Charles le Fou.

Le premier épisode connu de Charles se produisit en 1392 lorsque son ami et conseiller, Olivier de Clisson, fut victime d’une tentative de meurtre. Bien que Clisson ait survécu, Charles était déterminé à punir le prétendu assassin, Pierre de Craon, qui s’était réfugié en Bretagne. Jean V, duc de Bretagne, n’étant pas disposé à le livrer, Charles prépare une expédition militaire.

Les contemporains ont dit que Charles semblait être dans une « fièvre » pour commencer la campagne et déconnecté dans son discours. Charles se met en route avec une armée le 1er juillet 1392. La progression de l’armée était lente, poussant Charles dans une frénésie d’impatience. Alors que le roi et son escorte traversaient la forêt près du Mans par une chaude matinée d’août, un lépreux aux pieds nus et vêtu de haillons se précipita sur le cheval du roi et saisit sa bride. « N’allez pas plus loin, noble roi ! », cria-t-il : « Fais demi-tour ! Tu es trahi ! » Les escortes du roi repoussèrent l’homme, mais ne l’arrêtèrent pas, et il suivit le cortège pendant une demi-heure, répétant ses cris. La compagnie est sortie de la forêt à midi. Un page, assoupi par le soleil, fit tomber la lance du roi, qui s’entrechoqua bruyamment contre un casque d’acier porté par un autre page. Charles frissonne, tire son épée et crie : « En avant contre les traîtres ! Ils veulent me livrer à l’ennemi ! » Le roi éperonna son cheval et commença à balancer son épée sur ses compagnons, luttant jusqu’à ce qu’un de ses chambellans et un groupe de soldats parviennent à l’attraper de sa monture et à le coucher au sol. Il est resté immobile et n’a pas réagi, puis est tombé dans le coma. Le roi avait tué un chevalier connu sous le nom de « Bâtard de Polignac » et plusieurs autres hommes.

Des périodes de maladie mentale se sont poursuivies tout au long de la vie du roi. Au cours de l’une d’elles, en 1393, il ne se souvenait pas de son nom et ne savait pas qu’il était roi. Lorsque sa femme lui rendait visite, il demandait à ses serviteurs qui elle était et leur ordonnait de s’occuper de ce qu’elle demandait afin qu’elle le laisse tranquille. Lors d’un épisode en 1395-96, il prétendit être Saint Georges et que son blason était un lion transpercé d’une épée. À cette époque, il reconnaissait tous les officiers de sa maison, mais ne connaissait ni sa femme ni ses enfants. Il lui arrive de courir sauvagement dans les couloirs de sa résidence parisienne, l’Hôtel Saint-Pol, et pour le retenir à l’intérieur, les entrées sont murées. En 1405, il refusa de se baigner ou de changer de vêtements pendant cinq mois. Ses épisodes psychotiques ultérieurs n’ont pas été décrits en détail, peut-être en raison de la similitude de son comportement et de ses délires. Le pape Pie II, qui est né sous le règne de Charles VI, a écrit dans ses Commentaires qu’à certains moments, Charles pensait être fait de verre et essayait donc de se protéger de diverses manières pour ne pas se briser. Il aurait fait coudre des tiges de fer dans ses vêtements afin qu’il ne se brise pas s’il entrait en contact avec une autre personne. Cet état est désormais connu sous le nom de délire du verre.

Le secrétaire de Charles VI, Pierre Salmon, a passé beaucoup de temps à discuter avec le roi alors qu’il était psychotique par intermittence. Dans un effort pour trouver un remède à la maladie du roi, stabiliser la situation politique turbulente et assurer son propre avenir, Salmon a supervisé la production de deux versions distinctes des guides magnifiquement enluminés de la bonne royauté connus sous le nom de Dialogues de Pierre Salmon.

Bal des ArdentsEdit

Article principal : Bal des Ardents
Le Bal des Ardents, miniature de 1450-80 montrant les costumes des danseurs en feu

Le 29 janvier 1393, un bal masqué, qui prit plus tard le nom de Bal des Ardents, avait été organisé par Isabeau de Bavière pour célébrer le mariage d’une de ses dames d’honneur à l’Hôtel Saint-Pol. Sur la suggestion d’Huguet de Guisay, le roi et quatre autres seigneurs se sont déguisés en hommes sauvages et ont dansé. Ils étaient vêtus « de costumes de toile de lin cousue sur leur corps et trempée dans de la cire résineuse ou de la poix pour tenir une couverture de chanvre effiloché, de sorte qu’ils paraissaient hirsutes & poilus de la tête aux pieds ». Sur la suggestion d’un certain Yvain de Foix, le roi ordonna que les porteurs de flambeaux se tiennent sur le côté de la salle. Cependant, le frère du roi, Louis Ier, duc d’Orléans, arrivé en retard, s’approche avec une torche allumée afin de découvrir l’identité des mascaradeurs, et met accidentellement le feu à l’un d’entre eux. La panique s’installe alors que les flammes se propagent. La duchesse de Berry a jeté la traîne de sa robe sur le roi afin de le protéger. Plusieurs chevaliers qui ont essayé d’éteindre les flammes ont été gravement brûlés. Quatre des hommes sauvages périrent : Charles de Poitiers, fils du comte de Valentinois ; Huguet de Guisay ; Yvain de Foix ; et le comte de Joigny. Un autre – Jean, fils du seigneur de Nantouillet – se sauva en sautant dans un bac d’eau de vaisselle.

Expulsion des juifs, 1394Mise à jour

Le 17 septembre 1394, Charles publia subitement une ordonnance dans laquelle il déclara, en substance, que depuis longtemps il prenait acte des nombreuses plaintes provoquées par les excès et délits des juifs contre les chrétiens, et que les procureurs avaient fait plusieurs enquêtes et découvert que les juifs avaient rompu à plusieurs reprises l’accord avec le roi. En conséquence, il décréta, comme une loi et un statut irrévocables, qu’aucun juif ne devait habiter dans ses domaines (« Ordonnances », vii. 675). Selon les Religieux de St Denis, le roi signa ce décret sur l’insistance de la reine (« Chron. de Charles VI. » ii. 119). Le décret ne fut pas immédiatement appliqué, un répit étant accordé aux Juifs afin qu’ils aient le temps de vendre leurs biens et de payer leurs dettes. Les débiteurs sont sommés de racheter leurs obligations dans un délai déterminé, faute de quoi leurs gages seront vendus par les juifs. Le prévôt devait escorter les juifs jusqu’à la frontière du royaume. Par la suite, le roi libéra les chrétiens de leurs dettes.

Les luttes pour le pouvoirEdit

Car Charles VI étant malade mental, son épouse Isabeau présida à partir de 1393 un conseil de régence, où siégeaient les grands du royaume. Philippe le Hardi, duc de Bourgogne, qui assure la régence pendant la minorité du roi (de 1380 à 1388), a une grande influence sur la reine (il avait organisé le mariage royal pendant sa régence). L’influence se déplace progressivement vers Louis Ier, duc d’Orléans, frère du roi, autre prétendant au pouvoir et, on le soupçonne, amant de la reine. Les autres oncles de Charles VI sont moins influents pendant la régence : Louis II de Naples est toujours occupé à gérer le royaume de Naples, et Jean, duc de Berry, sert de médiateur entre le parti orléaniste (ce qui deviendra les Armagnacs) et le parti bourguignon (les Bourguignons). La rivalité s’accroîtra peu à peu pour aboutir à la fin à une guerre civile pure et simple.

Les nouveaux régents révoquent les différents conseillers et fonctionnaires que Charles avait nommés. À la mort de Philippe le Hardi en avril 1404, son fils Jean sans Peur reprend les objectifs politiques de son père, et la querelle avec Louis s’intensifie. Jean, qui était moins lié à Isabeau, perdit à nouveau de l’influence à la cour.

Guerres avec la Bourgogne et l’AngleterreEdit

En 1407, Louis d’Orléans fut assassiné dans la rue Vieille du Temple à Paris. Jean ne nie pas sa responsabilité, affirmant que Louis était un tyran qui dilapidait l’argent. Le fils de Louis, Charles, le nouveau duc d’Orléans, se tourne vers son beau-père, Bernard VII, comte d’Armagnac, pour obtenir un soutien contre Jean sans Peur. Il en résulte la guerre civile armagnacoise-bourguignonne, qui dure de 1407 à 1435, au-delà du règne de Charles, bien que la guerre avec les Anglais soit toujours en cours.

Alors que les Anglais prennent le contrôle d’une grande partie du pays, Jean sans Peur cherche à mettre fin à la querelle avec la famille royale en négociant avec le Dauphin Charles, l’héritier du roi. Ils se rencontrent au pont de Montereau le 10 septembre 1419, mais pendant la rencontre, Jean est tué par Tanneguy du Chastel, un partisan du Dauphin. Le successeur de Jean, Philippe le Bon, nouveau duc de Bourgogne, jette son dévolu sur les Anglais.

Invasion et mort des AnglaisModification

Le règne de Charles VI est marqué par la poursuite du conflit avec les Anglais, connu sous le nom de guerre de Cent Ans. Une première tentative de paix a lieu en 1396 lorsque la fille de Charles, Isabelle de Valois, âgée de presque sept ans, épouse Richard II d’Angleterre, âgé de 29 ans. En 1415, cependant, la querelle entre la famille royale française et la maison de Bourgogne a conduit au chaos et à l’anarchie dans toute la France, une situation dont Henri V d’Angleterre était impatient de tirer parti. Henri dirigea une invasion qui aboutit à la défaite de l’armée française à la bataille d’Agincourt en octobre.

En mai 1420, Henri V et Charles VI signèrent le traité de Troyes, qui désignait Henri comme le successeur de Charles et stipulait que les héritiers d’Henri lui succéderaient sur le trône de France. Il déshérite le Dauphin Charles, alors âgé de 17 ans seulement (en 1421, la propagande bourguignonne laisse entendre que le jeune Charles est illégitime). Le traité a également fiancé la fille de Charles VI, Catherine de Valois, à Henri (voir Rois anglais de France). Déshériter le Dauphin en faveur d’Henri était un acte flagrant contre les intérêts de l’aristocratie française, soutenue par le duc de Bourgogne.

Le Dauphin qui s’était déclaré régent pour son père lorsque le duc de Bourgogne avait envahi Paris et capturé le roi, avait établi une cour à Bourges.

Charles VI meurt le 21 octobre 1422 à Paris, à l’hôtel Saint-Pol. Il est inhumé dans la basilique Saint-Denis, où son épouse Isabeau de Bavière le rejoindra après son décès en septembre 1435.

Henry V meurt quelques semaines avant lui, en août 1422, laissant un fils en bas âge, qui deviendra le roi Henri VI d’Angleterre. Ainsi, selon le traité de Troyes, à la mort de Charles VI, le petit Henri devient roi de France. Son couronnement en tant que tel a eu lieu à Paris (tenu par les Anglais depuis 1418) à la cathédrale Notre-Dame de Paris le 26 décembre 1431.

Le fils déshérité de Charles VI, le Dauphin Charles, continue à se battre pour reconquérir son royaume. En 1429, Jeanne d’Arc arrive sur la scène. Elle mène ses forces à la victoire contre les Anglais et l’emmène se faire couronner dans la cathédrale de Reims comme roi Charles VII de France le 17 juillet 1429. Il devient connu sous le nom de « Charles le Victorieux » et parvient à rétablir la lignée française sur le trône de France en battant les Anglais en 1450.

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