En décembre 1779, le commandant en chef britannique en Amérique, le général Sir Henry Clinton, quitte New York avec une flotte de quatre-vingt-dix navires de transport de troupes, quatorze navires de guerre et plus de 13 500 soldats et marins. Naviguant vers Savannah, en Géorgie, Clinton prévoyait de rejoindre une force commandée par le lieutenant-colonel Mark Prevost et de marcher par voie terrestre vers Charleston, en Caroline du Sud. La défense de la ville était assurée par une armée américaine nettement supérieure en nombre, sous le commandement du général Benjamin Lincoln.
En mars 1780, Clinton, Prevost et le général Charles Lord Cornwallis, dont la force avait accompagné Clinton depuis New York, descendirent sur Charleston. Début avril, les forces britanniques combinées avaient réussi à piéger les Américains dans la ville assiégée.
Pour aggraver les choses pour les défenseurs, les navires de guerre britanniques ont réussi à passer devant le fort Moultrie à l’embouchure du port de Charleston, isolant encore plus la position de Lincoln en fermant efficacement tout moyen d’évasion ou de renforcement. L’étau ne fait que se resserrer alors que d’autres forces britanniques convergent vers la région de Charleston et commencent à bombarder les ouvrages défensifs préparés à la hâte par les Américains.
Le 21 avril, espérant préserver son armée, Lincoln propose de rendre la ville si ses hommes sont autorisés à partir sains et saufs. Clinton refuse d’accepter ces conditions et reprend rapidement ses bombardements d’artillerie.
Au cours des deux semaines suivantes, les Britanniques se rapprochent de plus en plus des lignes américaines. Le 8 mai, seuls quelques mètres séparent les armées. Clinton exigea que Lincoln se rende sans condition. Le général américain refusant, Clinton ordonne le bombardement de la ville par des tirs nourris. Alors que Charleston brûle, Lincoln n’a d’autre choix que d’accepter l’inévitable.
Le siège de Charleston prend finalement fin le 12 mai 1780. Avec la reddition du général Lincoln, c’est toute une armée américaine d’environ 5 000 hommes qui a cessé d’exister.
Il n’y a pas de raison de se plaindre.