Le fleuve Missouri, dans le centre et le nord-ouest des États-Unis, est un affluent majeur du fleuve Mississippi et le plus long fleuve des États-Unis (2 466 miles). Il draine un bassin versant d’environ 580 000 miles carrés. Le père Jacques Marquette et Louis Jolliet ont atteint l’embouchure du Missouri en 1673. Ils l’ont connu sous le nom de Peki-tan-oui, ainsi nommé sur certaines des premières cartes, et plus tard sous le nom d’Oumessourit. Depuis sa source dans le sud-ouest du Montana, où les rivières Jefferson, Gallatin et Madison se rejoignent, il serpente autour de collines et de falaises, à travers l’une des vallées les plus fertiles du monde, jusqu’à sa jonction avec le Mississippi (dix miles au nord de Saint Louis).
La partie inférieure du Missouri était connue des trappeurs, commerçants et voyageurs français, qui l’ont remonté jusqu’à la rivière Kansas en 1705. En 1720, une caravane espagnole fut envoyée de Santa Fe vers le Missouri pour repousser les Français. Les premiers Français appelaient la rivière Saint Philippe. Ils ne sont probablement pas allés plus haut que la Platte, qui était considérée comme la ligne de démarcation entre le haut et le bas du fleuve. En 1719, Claude Charles du Tisne et son groupe ont remonté le Missouri en canoë jusqu’à la Grand River. Pierre Gaultier de Varennes, sieur de La Vérendrye, est considéré comme le premier homme blanc à avoir visité la partie supérieure du Missouri. En 1738, il a mené une expédition depuis l’un des postes de la Compagnie de la Baie d’Hudson jusqu’aux villages mandans. D’autres explorations ont suivi, à la recherche de la « mer de l’Ouest » en passant par le fleuve Missouri. Le Missouri a été exploré pour la première fois de son embouchure à sa source par Meriwether Lewis et William Clark (1804-1805).
Bien que l’on ait pensé pendant des années qu’aucun quillard ne pouvait remonter le Missouri, celui-ci est devenu par la suite la grande route vers l’Ouest. Grégoire Sarpy aurait été le premier à introduire le quillard, mais le véritable père de la navigation sur le Missouri est Manuel Lisa. Le premier bateau à vapeur à remonter le fleuve fut l’Independence, qui partit de Saint Louis en 1819, atteignit Old Franklin en treize jours et fit demi-tour à Old Chariton, dans le Missouri. En 1831, Pierre Chouteau réussit à remonter le Missouri à bord de son bateau à vapeur Yellowstone. Grâce à la navigation à vapeur, de nombreuses villes se sont développées sur le bord du fleuve et plusieurs États ont construit leur capitale sur sa rive. Le vapotage sur le fleuve atteint son apogée à la fin des années 1850 et décline après l’achèvement en 1859 du chemin de fer Hannibal et Saint Joseph.
Le fleuve Missouri a toujours transporté en suspension une immense quantité de matières solides, principalement du sable léger très fin, décolorant l’eau et justifiant le nom de « Big Muddy ». On dit que la moyenne annuelle de matières solides transportées dans le Mississippi par ce fleuve est de plus de 500 millions de tonnes, transportées sur une distance moyenne de 500 miles. Bien que le Missouri ait un débit annuel supérieur à celui du Mississippi en amont de son embouchure, il est soumis à de plus grandes fluctuations. Celles-ci ont affecté sa navigabilité à certaines saisons et provoqué le déplacement de la ligne de rivage, la disparition de certaines fermes et de certains villages, et l’éloignement d’autres par des dépôts de terre devant eux.
En 1944, le Congrès a autorisé un projet de bassin du fleuve Missouri pour contrôler les inondations du Missouri, améliorer la navigation, développer l’énergie hydroélectrique, irriguer plus de 4,3 millions d’acres dans le bassin, stopper la pollution des cours d’eau et fournir des zones de loisirs. Dans les années 1970, on comptait sept barrages sur le Missouri et quatre-vingts sur ses affluents. Le Missouri Basin Interagency Committee, composé de représentants de sept agences fédérales et des gouverneurs des dix États du bassin du Missouri (Dakota du Nord, Dakota du Sud, Wyoming, Nebraska, Kansas, Minnesota, Missouri, Colorado, Iowa et Montana), supervise le projet. À la fin du XXe siècle, l’urbanisation, l’érosion des sols et la pollution avaient fait du fleuve Missouri l’un des fleuves les plus menacés de la nation.
BIBLIOGRAPHIE
Brower, Jacob V. The Missouri River and Its Utmost Source ; Curtailed Narration of Geologic, Primitive and Geographic Distinctions Descriptive of the Evolution and Discovery of the River and Its Headwaters. Paul, Minnesota : Pioneer Press, 1896, 1897.
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