Les hallucinations musicales auditives non psychotiques – entendre des voix chantantes, des tonalités musicales, des paroles de chansons ou de la musique instrumentale – surviennent chez >20% des patients ambulatoires ayant reçu un diagnostic de trouble anxieux, affectif ou schizophrénique, avec la prévalence la plus élevée (41%) chez les patients souffrant de troubles obsessionnels compulsifs (TOC).1 La comorbidité du TOC avec d’autres troubles psychiatriques augmente la fréquence des hallucinations musicales auditives. Les hallucinations musicales auditives touchent principalement les femmes âgées (âge moyen, 61,5 ans) qui ont des acouphènes et une perte auditive neurosensorielle sévère à haute fréquence1. Les hallucinations musicales auditives surviennent dans les maladies psychiatriques, les états ictaux des crises partielles complexes, les anomalies du cortex auditif, les infarctus thalamiques, les hémorragies sous-arachnoïdiennes, les tumeurs du tronc cérébral, les intoxications et les surdités progressives.1,2
Ce que les patients déclarent entendre
Certains patients identifient 1 instrument de musique qui domine les autres. Les tonalités musicales sont rapportées comme ayant une qualité vibratoire, similaire au son produit en soufflant de l’air à travers un peigne recouvert de papier. Certains patients entendent des voix chantantes, dont le ton est principalement grave, bien que les mots ne soient généralement pas clairs.
Les patients présentant des hallucinations musicales auditives associées à une surdité peuvent ne pas souffrir de démence ou de psychose. Une atteinte à la fois neurosensorielle et conductive indique une surdité de type mixte. Les audiogrammes de sons purs montrent une perte bilatérale de >30 décibels, affectant les gammes supérieures et inférieures.2,3 L’atrophie cérébrale et les changements microangiopathiques sont des résultats communs cooccurrents à l’IRM.
Options de traitement
Rassurez votre patient que l’expérience n’est pas nécessairement associée à un trouble psychotique. Effectuez une anamnèse, un examen physique et un examen neurologique complets. Éliminez les symptômes unilatéraux, les acouphènes et la perte d’audition. Si votre patient(e) présente des symptômes unilatéraux, des acouphènes pulsatiles, une perte auditive unilatérale et une sensation constante d’instabilité, une évaluation plus approfondie est nécessaire pour exclure une pathologie sous-jacente. Le traitement de l’insomnie, de la dépression ou de l’anxiété concomitantes pourrait résoudre les hallucinations.4
Les traitements non pharmacothérapeutiques comprennent l’amplification de l’audition et le masquage des acouphènes à l’aide d’un appareil auditif émettant de la musique à faible volume ou des sons de la nature (par exemple, la pluie).4 Deux cas ont fait état d’un traitement réussi à la carbamazépine ; deux autres cas ont démontré un succès avec la clomipramine.5 Fréquemment, les symptômes disparaissent spontanément.
Envisager la thérapie électroconvulsive (ECT) pour les patients présentant des hallucinations musicales réfractaires au traitement médical et causant de la détresse ; 3 patients présentant un trouble dépressif majeur concomitant ont montré une amélioration après l’ECT6. Les antipsychotiques ne sont pas recommandés comme traitement de première intention.
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