Les premières mentions de kafkaesque proviennent des années 1940. Il est formé à partir du nom de Kafka et du suffixe -esque, qui indique un style, une ressemblance ou un caractère distinctif. Ce n’est qu’une des façons de créer des adjectifs à partir de noms de personnes. D’autres exemples courants sont Shakespearien, qui signifie « dans le style de Shakespeare », ou Orwellien, qui fait référence à la littérature ou à une situation ressemblant à l’œuvre littéraire de George Orwell ou à la dystopie de son roman 1984.
La plupart des écrits de Kafka n’ont été publiés qu’après sa mort. Son travail de jour était dans le domaine de l’assurance. Dans les livres et les histoires de Kafka, notamment le roman Le Procès, les personnages sont toujours confrontés à des bureaucraties dans lesquelles les choses sont absurdement compliquées et où les bureaucrates eux-mêmes ne semblent pas connaître les raisons de toute cette paperasserie.
Dans la vie réelle, les gens appliquent souvent le mot kafkaïen à des situations qui présentent des éléments similaires, comme naviguer dans le système de santé ou tenter de joindre un agent du service clientèle en chair et en os au téléphone. Toutefois, aussi frustrantes que ces situations puissent être, le terme « kafkaïen » est traditionnellement réservé aux scénarios qui comportent un élément fantastique ou surréaliste, comme c’est le cas dans de nombreuses œuvres de Kafka. (Dans son histoire « La Métamorphose », un vendeur se réveille un jour pour découvrir qu’il s’est transformé en un insecte géant). Quelque chose de kafkaïen est souvent, d’une certaine manière, à la fois cauchemardesque et banal, notamment parce qu’il implique le genre de procédures excessivement complexes auxquelles nous devons faire face en permanence.