Contexte : Les adultes atteints de trouble déficitaire de l’attention avec hyperactivité (TDAH) rapportent fréquemment une labilité émotionnelle (EL). Cependant, on ne sait pas si la LA peut être expliquée par des conditions ou des symptômes psychiatriques comorbides. Cette étude évalue l’influence des symptômes cliniques comorbides sur la LE, et étudie la relation entre la LE et la déficience.
Méthodes : Plus de 500 références consécutives d’hommes adultes à la clinique du TDAH pour adultes de l’hôpital South London and Maudsley (Royaume-Uni) ont été examinées. 41 individus atteints de TDAH sans comorbidité, sans médication actuelle ou sans consommation fréquente de substances ont été identifiés et comparés à 47 participants masculins témoins appariés en bonne santé. Les mesures comprenaient le QI, l’entretien clinique et les symptômes du TDAH autodéclarés, l’EL, la déficience et le comportement antisocial.
Résultats : Les participants TDAH ont rapporté une EL élevée, montrant une bonne différenciation cas-témoin dans l’analyse de la courbe d’exploitation du récepteur. L’EL était le plus fortement prédit par l’hyperactivité-impulsivité plutôt que par les symptômes comorbides subsyndromiques, et contribuait indépendamment à la déficience dans la vie quotidienne.
Limites : Les résultats peuvent ne pas être généralisés aux enfants atteints de TDAH, ou à de nombreux adultes atteints de TDAH, qui sont fréquemment affectés par des conditions psychiatriques comorbides et des troubles liés à la consommation de substances.
Conclusions : La LE chez les adultes atteints de TDAH semble être principalement associée au TDAH lui-même plutôt qu’à des conditions comorbides, et permet d’expliquer certaines des déficiences non prises en compte par les caractéristiques classiques du trouble. Les résultats indiquent que les adultes présentant des problèmes à long terme de LE devraient être systématiquement dépistés pour la présence du TDAH.