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L’invasion de la Norvège

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Les projets britanniques de débarquement sur la côte norvégienne au cours de la troisième semaine de mars 1940 sont temporairement reportés. Le Premier ministre Neville Chamberlain, cependant, était à ce moment-là convaincu qu’une action agressive devait être entreprise ; et Paul Reynaud, qui succéda à Édouard Daladier comme Premier ministre français le 21 mars, était du même avis. (Reynaud était entré en fonction à la suite de la demande de l’opinion publique française d’une politique militaire plus agressive et d’une action offensive plus rapide contre l’Allemagne). Il fut convenu que des mines seraient posées dans les eaux norvégiennes et que le minage serait suivi d’un débarquement de troupes dans quatre ports norvégiens, Narvik, Trondheim, Bergen et Stavanger.

En raison de disputes anglo-françaises, la date du minage fut reportée du 5 au 8 avril. Ce report était catastrophique. Hitler avait, le 1er avril, ordonné que l’invasion allemande de la Norvège commence le 9 avril ; ainsi, lorsque le 8 avril le gouvernement norvégien était préoccupé par de sérieuses protestations au sujet du minage britannique, les expéditions allemandes étaient en bonne voie.

Le 9 avril 1940, les principaux ports norvégiens, d’Oslo vers le nord jusqu’à Narvik (à 1 200 miles des bases navales allemandes), étaient occupés par des détachements avancés de troupes allemandes. Au même moment, un seul bataillon de parachutistes (le premier jamais employé dans une guerre) s’empare des aérodromes d’Oslo et de Stavanger, et 800 avions opérationnels surprennent la population norvégienne. La résistance norvégienne à Narvik, à Trondheim (la clé stratégique de la Norvège), à Bergen, à Stavanger et à Kristiansand avait été vaincue très rapidement ; et la résistance effective d’Oslo aux forces navales fut réduite à néant lorsque les troupes allemandes de l’aérodrome entrèrent dans la ville.

Simultanément, en même temps que leur entreprise norvégienne, les Allemands occupèrent le 9 avril le Danemark, envoyant des vaisseaux de troupes, couverts par des avions, dans le port de Copenhague et marchant sur la frontière terrestre dans le Jutland. Cette occupation était évidemment nécessaire pour la sécurité de leurs communications avec la Norvège.

Les troupes alliées commencent à débarquer à Narvik le 14 avril. Peu après, des troupes britanniques sont débarquées également à Namsos et à Åndalsnes, pour attaquer Trondheim respectivement par le nord et par le sud. Les Allemands, cependant, débarquèrent des troupes fraîches à l’arrière des Britanniques à Namsos et remontèrent le Gudbrandsdal depuis Oslo contre la force à Åndalsnes. À ce moment-là, les Allemands ont environ 25 000 soldats en Norvège. Le 2 mai, les Britanniques avaient évacué Namsos et Åndalsnes. À Narvik, les Allemands résistent jusqu’au 27 mai à des troupes britanniques et françaises cinq fois plus nombreuses. À cette date, l’offensive allemande en France avait tellement progressé que les Britanniques ne pouvaient plus se permettre de s’engager en Norvège, et les 25 000 soldats alliés furent évacués de Narvik dix jours après leur victoire. Le roi norvégien Haakon VII et son gouvernement quittent la Norvège pour la Grande-Bretagne au même moment. Hitler a mis en garnison la Norvège avec environ 300 000 soldats pour le reste de la guerre. En occupant la Norvège, Hitler avait assuré la protection de l’approvisionnement de l’Allemagne en minerai de fer en provenance de Suède et avait obtenu des bases navales et aériennes avec lesquelles il pouvait frapper la Grande-Bretagne si nécessaire.

Ce qui allait se passer en Norvège devint une question moins importante pour les puissances occidentales lorsque, le 10 mai 1940, elles furent surprises par l’attaque longtemps discutée d’Hitler contre elles à travers les Pays Bas.

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