Livre d’Esther, livre de la Bible hébraïque et de l’Ancien Testament chrétien. Il appartient à la troisième section du canon judaïque, connue sous le nom de Ketuvim, ou « Écrits ». Dans la Bible juive, Esther suit l’Ecclésiaste et les Lamentations et est lu lors de la fête de Pourim, qui commémore le sauvetage des Juifs des complots d’Haman. Le livre d’Esther est l’un des Megillot, cinq rouleaux lus lors de fêtes religieuses juives officielles. Dans le canon protestant, Esther apparaît entre Néhémie et Job. Dans le canon catholique romain, Esther apparaît entre Judith et Job et comprend six chapitres qui sont considérés comme apocryphes dans les traditions juive et protestante.
Le livre prétend expliquer comment la fête de Pourim en est venue à être célébrée par les Juifs. Esther, la belle épouse juive du roi perse Assuérus (Xerxès Ier), et son cousin Mardochée persuadent le roi de rétracter un ordre d’anéantissement général des Juifs dans tout l’empire. Le massacre avait été planifié par le principal ministre du roi, Haman, et la date avait été fixée par tirage au sort (purim). Au lieu de cela, Haman fut pendu à la potence qu’il avait construite pour Mardochée et, le jour prévu pour leur anéantissement, les Juifs détruisirent leurs ennemis. Selon le Livre d’Esther, la fête de Purim a été établie pour célébrer ce jour, mais cette explication est sûrement légendaire. Il n’existe cependant aucun consensus quant à l’événement historique qui a servi de base à cette histoire. Le livre pourrait avoir été composé aussi tard que la première moitié du IIe siècle avant notre ère, bien que l’origine de la fête de Pourim puisse remonter à l’exil babylonien (VIe siècle avant notre ère).
Esther en présence du roi perse Assuérus, illustration de Gustave Doré, 1866. © Photos.com/Thinkstock
Le caractère séculier du Livre d’Esther (le nom divin n’est jamais mentionné) et ses fortes connotations nationalistes ont rendu son admission dans le canon biblique très discutable pour les juifs et les chrétiens. Apparemment en réponse à l’absence manifeste de toute référence à Dieu dans le livre, les rédacteurs (éditeurs) de sa traduction grecque dans la Septante ont intercalé de nombreux versets supplémentaires dans le texte qui démontrent la dévotion religieuse d’Esther et de Mardochée. Ces soi-disant ajouts au livre d’Esther n’apparaissent pas dans la Bible hébraïque, sont traités comme canoniques dans les Bibles catholiques romaines et sont placés dans les Apocryphes dans les Bibles protestantes.