RAPPORT DE CAS
Mademoiselle S, une femme célibataire de 21 ans issue d’un milieu socio-économique défavorisé, a été amenée au département de psychiatrie avec les plaintes d’une durée de 2 semaines caractérisées par un comportement abusif et agressif, des propos non pertinents, une diminution des soins personnels, une diminution du sommeil et une diminution de la prise alimentaire. Les symptômes ci-dessus ont commencé brusquement avec des troubles du sommeil. Elle dormait pendant 2 à 3 heures avec des pauses la nuit. Elle devenait irritable pour des questions insignifiantes. Elle devenait agressive et pouvait même attaquer les membres de sa famille sans aucune provocation. Elle ne parlait plus aux gens, mais rarement aux membres de sa famille. Lorsqu’on l’interrogeait, elle restait muette ou répondait en quelques mots qui n’avaient pas beaucoup de sens pour les autres. Elle utilisait souvent un langage abusif sans raison. Elle ne participe pas aux tâches quotidiennes et a besoin d’aide même pour ses soins personnels. À plusieurs reprises, on l’a trouvée en train de parler toute seule, de rire occasionnellement sans raison et de pleurer toute seule. Elle demandait à peine à manger et devait être nourrie sous surveillance.
Il n’y avait pas de facteur précipitant. Il n’y avait pas d’antécédents évocateurs de toxicomanie, d’anxiété, de panique, d’obsession, de compulsion, de phobie, de dépression, de perte de connaissance, de crises d’épilepsie ou d’un quelconque traumatisme.
Son fonctionnement prémorbide n’a révélé aucune anomalie. Dans le passé, il n’y avait pas d’antécédents évocateurs d’une quelconque maladie psychiatrique, de crises d’épilepsie et de traumatisme crânien. Dans son histoire familiale également, rien de significatif n’a pu être détecté. Elle a été scolarisée jusqu’au 12ème degré et était une étudiante moyenne. Ses cycles menstruels étaient réguliers.
À l’examen général, son pouls et sa tension artérielle étaient dans les limites normales, et rien d’anormal n’a été détecté dans les autres paramètres. A l’examen du système nerveux central, il n’y avait aucun signe de tension intracrânienne élevée ou de méningite. Elle ne présentait par ailleurs aucun déficit neurologique, à l’exception d’un réflexe tendineux profond vif au niveau du genou gauche. Aucune anomalie n’a été détectée lors de la fundoscopie. Aucune anomalie n’a été détectée dans le système respiratoire, cardiaque et gastro-intestinal.
Lors de l’examen de l’état mental, elle était maigrement bâtie, avait une apparence appropriée à son âge déclaré, était négligée et désordonnée avec des cheveux ébouriffés. Le contact visuel n’était pas maintenu. Elle était repliée sur elle-même et ne coopérait pas. Il n’y avait pas de caractéristique catatonique. Le rapport n’a pas pu être établi correctement. Son activité motrice était accrue, mais sa productivité verbale était minime. Elle était agitée, ne répondait pas aux questions de l’enquêteur. Elle a prononcé un ou deux mots qui n’étaient pas pertinents, incohérents et non orientés vers un but. L’humeur est restée irritable et l’affect était indifférent et non communicable. Aucun délire ou hallucination n’a pu être suscité. L’insight n’a pas pu être évalué.
Lors de l’investigation, son hémoglobine était de 12,4 g%, la numération leucocytaire totale de 7400/cu.mm et la numération plaquettaire de 358 × 103/mm3. La glycémie à jeun était de 97 mg/dl et la glycémie postprandiale de 112 mg/dl. Le taux d’urée sanguine était de 33 mg%, et la créatinine sérique de 0,4 mg/dL. Son taux de sodium était de 142 mEq/L, et son taux de potassium de 4,3 mEq/L. Son profil thyroïdien et son électroencéphalogramme étaient dans les limites de la normale. L’imagerie par résonance magnétique (IRM) du cerveau a révélé des zones confluentes de gliose et d’encéphalomalacie dans les régions temporales et basifrontales bilatérales .
L’imagerie par résonance magnétique du cerveau montre une encéphalomalacie dans le lobe temporal gauche
L’imagerie par résonance magnétique du cerveau montre une encéphalomalacie dans le lobe temporal gauche
Une impression de psychose organique NOS a été faite. Elle a été traitée avec de la rispéridone 3 mg, du trihexyphénidyl 2 mg et du lorazépam 1 mg. Elle n’avait plus aucun symptôme lorsqu’elle est venue pour le suivi après 7 jours. Elle a coopéré pour le Mini-Mental Status Examination et le score était de 29 sur 30. On lui a conseillé de continuer le même traitement. Les contrôles effectués après 1 et 2 mois n’ont révélé aucune anomalie. Les médicaments ont été diminués et arrêtés pendant cette période. Elle ne s’est plus jamais présentée après cela.