Technique chirurgicale
Les 2 procédures opératoires les plus fréquentes en arthroscopie du genou sont la méniscectomie et la chondroplastie (Vidéo 1). Une compétence essentielle à maîtriser pour ces deux procédures est la triangulation. Il s’agit du triangle formé par l’instrument et la caméra arthroscopique. La capacité à insérer les instruments dans le genou de manière à ce qu’ils apparaissent dans le champ de vision de la caméra est essentielle à maîtriser pour ne pas endommager le cartilage. Les zones de dégénérescence ou d’endommagement du cartilage peuvent être traitées par chondroplastie. Les lésions cartilagineuses rugueuses et instables sont traitées à l’aide d’un shaver oscillant, de curettes et d’autres outils de débridement. Un rasoir courbé peut atteindre plus d’endroits dans le genou et peut être très utile pour traiter les lésions de la rotule. Une petite aspiration est utilisée sur le rasoir pour éliminer les débris sans diminuer la pression intra-articulaire par une aspiration excessive, ce qui entraîne des saignements. Les shavers courbés se bouchent plus fréquemment, et une perle technique consiste à maintenir une forte aspiration à l’aide d’une pompe à pression et débit contrôlés pour maintenir la distension articulaire tout en évitant le bouchage. Le cartilage instable est retiré, en prenant soin de ne pas endommager le cartilage sain et de ne pas exposer l’os nu. Les techniques avancées de traitement des lésions cartilagineuses comprennent la microfracture, l’arthroplastie par abrasion et les autogreffes ou allogreffes ostéochondrales et adjuvants.
Les déchirures méniscales sont la pathologie la plus fréquemment rencontrée lors d’une arthroscopie du genou. Elles sont le plus souvent traitées par méniscectomie partielle lorsqu’elles surviennent dans la région avasculaire interne. Il existe différentes techniques pour retirer la partie déchirée du ménisque, ou « méniscectomie partielle ». Souvent, la méthode la plus efficace pour commencer la méniscectomie est d’utiliser un mordeur puis d’utiliser un shaver pour enlever les morceaux (Fig 1). Comme décrit précédemment, le shaver possède une aspiration qui permet d’enlever les morceaux détachés (Fig 2). La succion attire également le tissu déchiré dans le shaver afin que la lame du shaver puisse enlever le tissu endommagé. Cette technique tend à enlever le ménisque endommagé mais à épargner le ménisque sain tant que le chirurgien maîtrise la technique. La morselisation est une technique qui combine le mordant et le shaver pour enlever le tissu pathologique. Les morsures sont de petits morceaux qui sont créés lorsque le mordeur est utilisé pour enlever le ménisque. Après avoir utilisé le mordeur, le chirurgien le lâche, en le posant délicatement sur l’arrière du genou, et arrête le fluide pour éviter que les morceaux ne s’échappent et ne créent un corps étranger. Le mordeur est retiré délicatement, et le shaver est immédiatement inséré et l’aspiration activée pour enlever les morceaux et lisser le bord. La morsure et le rasoir sont utilisés pour retirer la déchirure et créer une zone de transition lisse pour revenir à un ménisque normal.
Compartiment latéral d’un genou gauche vu du portail antérolatéral. On voit un mordeur arthroscopique (A) retirer le tissu méniscal déchiré pathologique du ménisque latéral (B). Le mordeur peut être utilisé pour enlever de façon précise le tissu méniscal déchiré et laisser un bord stable de tissu résiduel. Le mordeur produit des morceaux flottants qui doivent être retirés avec le rasoir pour éviter qu’ils ne deviennent des corps libres.
Compartiment latéral d’un genou gauche vu du portail antérolatéral. Un shaver arthroscopique (A) est utilisé pour retirer les parties déchirées et pathologiques du ménisque latéral (B). Le shaver utilise la succion pour amener les tissus lâches et effilochés dans les dents oscillantes qui débrident ensuite fortement les tissus.
Une partie importante de l’arthroscopie diagnostique est l’évaluation des ligaments croisés. Avec l’arthroscope qui regarde l’échancrure intercondylienne, on peut voir le LCA et le LCP formant un triangle. Les ligaments doivent être sondés pour vérifier leur laxité. Souvent, un LCA déchiré se cicatrise sur le LCP et perd son attache normale au mur latéral. Les patients avec un LCA déchiré auront une paroi latérale vide.