Comme pour toute maladie, il vaut mieux prévenir que guérir. Avec la myéloencéphalite protozoaire équine (EPM), ce serait le meilleur objectif car non seulement il est difficile d’identifier qu’un cheval est atteint d’EPM dans les premiers stades, mais aussi parce que même avec un traitement agressif, des déficits neurologiques persistants peuvent subsister.
Stratégies préventives
Premièrement et avant tout à la prévention de l’EPM est de gérer toute contamination possible de la nourriture ou de l’eau des chevaux à partir de l’hôte réservoir primaire, l’opossum. Les mouffettes, les ratons laveurs, les loutres de mer et même les chats peuvent également être des sources de protozoaires. Enfermez tous les récipients de nourriture dans des conteneurs et des pièces à l’épreuve de la vermine. Dans la mesure du possible, évitez de nourrir les chevaux à même le sol et nettoyez immédiatement les aliments renversés pour ne pas attirer les animaux sauvages et les rongeurs. Nettoyez et rafraîchissez fréquemment les sources d’eau.
Les pâturages sont une autre source de préoccupation car les animaux sauvages ont souvent accès aux zones où les chevaux paissent. Il est important d’éloigner la faune des pâturages des chevaux.
Une autre stratégie essentielle repose sur la réduction au minimum du stress dans la vie d’un cheval, car le stress a tendance à supprimer la réponse immunitaire du cheval, ce qui le rend plus sensible aux maladies.
La mise en place d’une thérapie médicamenteuse est étudiée comme une technique préventive potentiellement utile. Un médicament, le ponazuril, administré tous les sept jours, a démontré une diminution significative des réponses anticorps à Sarcocystis neurona (le protozoaire responsable), bien qu’il n’ait pas éliminé l’infection chez les chevaux déjà infectés.
Un autre médicament, le diclazuril, administré en topdressing à faible dose, a permis de réduire significativement la prévalence de l’agent pathogène dans le sang au sein d’une population de poulains traités par rapport à ceux qui ne recevaient pas le médicament. Bien que l’utilisation de médicaments comme stratégie préventive puisse réduire l’incidence de l’EPM, cette approche doit encore être étudiée. On craint que l’utilisation de ces médicaments ne stimule la résistance des protozoaires et rende ainsi les médicaments inefficaces lorsqu’un traitement est nécessaire.
Traitement
L’aspect le plus important du traitement est d’identifier le problème et de mettre en place un traitement le plus tôt possible. Les retards dans le traitement sont associés à de moins bons résultats. Le traitement doit également être administré pendant toute la durée recommandée du médicament. Cinquante à 80 % des chevaux s’améliorent avec le traitement, et 5 à 50 % guérissent complètement. Les chevaux présentant des déficits neurologiques de grade 4 (sur une échelle de 5) (tendance à se tordre, à trébucher spontanément et à trébucher et tomber) se rétablissent rarement complètement.
Trois traitements anti-coccidiens approuvés par la FDA pour l’EPM sont disponibles pour les chevaux :
Ponazuril (Marquis par Merial) La biodisponibilité est améliorée de 15 % lorsque de l’huile végétale est administrée en même temps que ce médicament.
Diclazuril (Protazil par Merck Animal Health).
Le ponazuril et le diclazuril sont tous deux jugés efficaces lorsqu’un cheval améliore au moins un grade sur la notation neurologique ou est négatif aux anticorps dans le liquide céphalo-rachidien (LCR) et les tests sanguins. L’efficacité de ces médicaments améliore jusqu’à 67 % des chevaux traités d’au moins un grade. La recommandation pour le traitement est de 28 jours, bien que la plupart des chevaux reçoivent les médicaments pendant 6 à 8 semaines.
Sulfadiazine/Pyriméthamine (ReBalance par PRN Pharmacal) Il s’agit d’une association médicamenteuse inhibant les folates qui interfère avec le métabolisme du parasite. Il est généralement administré pendant 3 à 6 mois. Le succès, mesuré par l’amélioration clinique d’au moins deux grades neurologiques et/ou la réversion vers un résultat négatif de l’analyse du LCR, est obtenu chez 60 à 70 % des chevaux traités avec cette combinaison.
La durée du traitement de l’un de ces médicaments est déterminée par la résolution des signes cliniques. Un cheval pourrait connaître une rechute après l’arrêt d’un médicament et/ou en cas de stress. Le taux de rechute est estimé à 10-20%. Les chevaux qui semblent réfractaires à un médicament pourraient passer à un autre ou recevoir une combinaison de médicaments avec de meilleurs résultats.
En général, les échecs du traitement sont dus au fait que le cheval n’est pas réellement infecté par l’EPM, qu’il a été infecté pendant une longue période avant que le traitement ne soit commencé, et/ou que le degré d’atteinte neurologique est irrécupérable.
Certains chevaux pourraient bénéficier d’un traitement simultané par des anti-inflammatoires non stéroïdiens, des corticostéroïdes ou du diméthylsulfoxyde (DMSO) pendant le traitement initial par des anticoccidiens. Cela permet d’éviter l’aggravation des signes dus à l’inflammation liée à la mort du protozoaire.
La vitamine E est également utilisée comme traitement anti-oxydant. Les immuno-modulateurs tels que le lévamisole, EqStim ou Equimmune peuvent être administrés pendant quelques semaines chez les chevaux qui connaissent des difficultés au niveau de leur système immunitaire. Cependant, il n’existe aucune étude à l’appui indiquant que les immuno-modulateurs sont indiqués.
Le message à retenir
La prévention est essentielle pour contrôler l’exposition à l’EPM. Une fois qu’un cheval a contracté la maladie et commence à montrer des signes de déficits neurologiques, plus le traitement est mis en œuvre tôt, plus les chances de guérison sont grandes.
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