Rifampine
Rifadin, Rimactane
Classification pharmacologique : dérivé semi-synthétique de la rifamycine B (antibiotique macrocyclique)
Classification thérapeutique : antituberculeux
Catégorie de risque de grossesse C
Formes disponibles
Disponible uniquement sur ordonnance
Capsules : 150 mg, 300 mg
Injection : 600 mg/fiole
Indications et posologies
Traitement primaire dans la tuberculose pulmonaire. Adultes : 600 mg par voie orale ou intraveineuse par jour en une seule dose. Administrer la dose par voie orale 1 heure avant ou 2 heures après les repas.
Enfants : 10 à 20 mg/kg par voie orale ou intraveineuse par jour en une seule dose. Administrer la dose par voie orale 1 heure avant ou 2 heures après les repas. Maximum, 600 mg par jour. L’administration simultanée d’autres médicaments antituberculeux efficaces est recommandée. Le traitement dure généralement de 6 à 9 mois.
Porteurs asymptomatiques du méningocoque. Adultes : 600 mg per os b.i.d. pendant 2 jours.
Nourrissons et enfants âgés de plus de 1 mois : 10 mg/kg P.O. b.i.d. pendant 2 jours.
Les nouveau-nés âgés de moins d’un mois : 5 mg/kg per os b.i.d. pendant 2 jours.
≡ Ajustement de la posologie. Réduire la posologie chez les patients présentant un dysfonctionnement hépatique.
Prévention des infections à Haemophilus influenzae de type B. Adultes et enfants : 20 mg/kg (jusqu’à 600 mg) une fois par jour pendant 4 jours consécutifs.
Lèpre ◇. Adultes : 600 mg P.O. une fois par mois, généralement en association avec d’autres médicaments.
Pharmacodynamique
Action antibiotique : La rifampicine entrave la synthèse de l’ARN en inhibant l’ARN polymérase ADN-dépendante. La rifampicine peut être bactériostatique ou bactéricide, selon la sensibilité de l’organisme et le taux de médicament au site de l’infection.
La rifampicine agit contre Mycobacterium bovis, M. kansasii, M. marinum et M. tuberculosis, certaines souches de M. avium, M. avium-intracellulare et M. fortuitum, et de nombreuses bactéries à Gram positif et certaines bactéries à Gram négatif. La résistance de M. tuberculosis à la rifampine peut se développer rapidement ; la rifampine est généralement administrée avec d’autres médicaments antituberculeux pour prévenir ou retarder la résistance.
Pharmacocinétique
Absorption : Absorbé complètement par le tube digestif après administration orale. Les aliments retardent l’absorption.
Distribution : Distribué largement dans les tissus et les fluides corporels, y compris les liquides ascitique, pleural, séminal et cérébro-spinal, les larmes et la salive ; et dans le foie, la prostate, les poumons et les os. Le médicament traverse la barrière placentaire, et est lié aux protéines à 84% à 91%.
Métabolisme : Métabolisé de façon importante dans le foie par désacétylation. Il subit une circulation entéro-hépatique.
Excrétion : Subit une circulation entéro-hépatique, et le médicament et le métabolite sont excrétés principalement dans la bile ; le médicament, mais pas le métabolite, est réabsorbé. De 6 à 30 % de la rifampine et de son métabolite apparaissent sous forme inchangée dans l’urine en 24 heures ; environ 60 % sont excrétés dans les fèces. Une partie du médicament passe dans le lait maternel. La demi-vie plasmatique chez l’adulte est de 1 heure 1/2 à 5 heures ; les taux sériques augmentent en cas d’ictère obstructif. Il n’est pas nécessaire d’adapter la posologie chez les patients souffrant d’insuffisance rénale. La rifampicine n’est éliminée ni par hémodialyse ni par dialyse péritonéale.
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Contre-indications et précautions
Contre-indiqué chez les patients hypersensibles au médicament. A utiliser avec précaution chez les patients atteints de maladie hépatique.
Interactions
Médicament-médicament . Anticoagulants, barbituriques, bêtabloquants, dérivés des glycosides cardiaques, chloramphénicol, clofibrate, corticostéroïdes, ciclosporine, dapsone, disopyramide, estrogènes, méthadone, contraceptifs hormonaux, sulfonylurées orales, phénytoïne, quinidine, tocaïnide, vérapamil : diminue l’efficacité de ces médicaments. Surveiller étroitement le patient et adapter la posologie si nécessaire.
Contraceptifs hormonaux : La rifampicine inactive ces médicaments et peut modifier les cycles menstruels. Conseiller aux utilisatrices de contraceptifs hormonaux de substituer d’autres méthodes contraceptives.
Isoniazide : Augmente le risque d’hépatotoxicité de l’isoniazide. Surveiller étroitement le patient.
Para-aminosalicylate : Peut diminuer l’absorption orale de la rifampicine, abaissant ainsi les taux sériques. Administrer les médicaments à 8 à 12 heures d’intervalle.
Médicaments et mode de vie. Consommation d’alcool : Peut augmenter le risque d’hépatotoxicité. Décourager la consommation d’alcool.
Réactions indésirables
CNS : céphalées, fatigue, somnolence, modifications du comportement, vertiges, ataxie, confusion mentale, engourdissement généralisé.
EPT : troubles visuels, conjonctivite exsudative.
GI : détresse épigastrique, anorexie, nausées, vomissements, douleurs abdominales, diarrhée, flatulences, douleur de la bouche et de la langue, colite pseudomembraneuse, pancréatite.
GU : hémoglobinurie, hématurie, troubles menstruels, insuffisance rénale aiguë.
Hématologique : éosinophilie, thrombocytopénie, leucopénie transitoire, anémie hémolytique.
Hépatique : hépatotoxicité, anomalies transitoires des résultats des tests de la fonction hépatique.
Métabolique : hyperuricémie.
Musculo-squelettique : ostéomalacie.
Respiratoire : essoufflement, respiration sifflante.
Peau : prurit, urticaire, éruption cutanée.
Autres : syndrome flulique, décoloration des liquides organiques, choc, exacerbation de la porphyrie.
Effets sur les résultats des tests de laboratoire
Peut augmenter les taux d’ALT, d’AST, de phosphatase alcaline, de bilirubine et d’acide urique.
Peut augmenter le nombre d’éosinophiles. Peut diminuer le taux d’hémoglobine et les numérations plaquettaire et leucocytaire.
Surdosage et traitement
Les signes et symptômes de surdosage comprennent la léthargie, les nausées et les vomissements ; l’hépatotoxicité due à un surdosage massif comprend l’hépatomégalie, la jaunisse, l’élévation des études de la fonction hépatique et des taux de bilirubine, et la perte de conscience. La peau, l’urine, la sueur, la salive, les larmes et les fèces peuvent avoir une coloration rouge-orange.
Traiter par un lavage gastrique suivi de charbon actif ; si nécessaire, forcer la diurèse. Effectuer un drainage biliaire si le dysfonctionnement hépatique persiste au-delà de 24 à 48 heures.
Préoccupations particulières
ALERTE Ne pas confondre la rifampine avec la rifabutine ou la rifapentine.
Prélever des échantillons pour la culture et les tests de sensibilité avant de donner la première dose, mais ne pas retarder le traitement ; répéter les tests périodiquement pour détecter la résistance aux médicaments.
Donner le médicament 1 heure avant ou 2 heures après les repas pour une absorption maximale ; le contenu de la capsule peut être mélangé avec de la nourriture ou du liquide pour faciliter la déglutition.
La solution reconstituée est stable pendant 24 heures à température ambiante. Utiliser des solutions pour perfusion de 100 à 500 ml dans les 4 heures.
Une augmentation de l’activité des enzymes hépatiques inactive certains médicaments, en particulier la warfarine, les corticostéroïdes et les hypoglycémiants oraux, ce qui nécessite une adaptation de la posologie.
Observer le patient à la recherche d’effets indésirables, et surveiller les études hématologiques, les études des fonctions rénale et hépatique, et les taux d’électrolytes sériques afin de minimiser la toxicité. Surveiller les signes d’insuffisance hépatique, tels que l’anorexie, la fatigue, les malaises, la jaunisse, l’urine foncée et la sensibilité du foie.
La rifampicine modifie les dosages standard de folates sériques et de vitamine B12.
La rifampicine peut provoquer une rétention temporaire de la sulfobromophtaléine dans le test d’excrétion hépatique ; elle peut également interférer avec le produit de contraste dans les études de la vésicule biliaire et les analyses d’urine basées sur la spectrophotométrie.
Patientes allaitantes
Le médicament peut apparaître dans le lait maternel. Utiliser avec précaution chez les femmes qui allaitent.
Patients pédiatriques
La sécurité chez les enfants de moins de 5 ans n’a pas été établie.
Patients gériatriques
La dose habituelle chez les patients gériatriques et débilités est de 10 mg/kg une fois par jour (sans dépasser 600 mg/jour). Surveiller étroitement la fonction rénale car les patients âgés peuvent être plus sensibles aux effets toxiques.
Éducation du patient
Expliquer le processus de la maladie et la justification du traitement à long terme.
Enseigner les signes et les symptômes d’hypersensibilité et d’autres effets indésirables, et insister sur la nécessité de les signaler s’ils surviennent ; inciter le patient à signaler toute réaction inhabituelle.
Insister le patient à se conformer au régime prescrit, à ne pas manquer de doses et à ne pas arrêter le médicament sans autorisation médicale. Expliquez l’importance des rendez-vous de suivi.
Encouragez le patient à signaler rapidement tout signe ou symptôme ressemblant à une flûte, une faiblesse, un mal de gorge, une perte d’appétit, des ecchymoses inhabituelles, une éruption cutanée, des démangeaisons, une urine couleur thé, des selles couleur argile ou une coloration jaune des yeux ou de la peau.
Expliquer que le médicament transforme tous les fluides corporels en rouge-orange ; informer le patient de la possibilité de taches permanentes sur les vêtements et les lentilles de contact souples.
Les réactions peuvent être courantes, peu courantes, mettre la vie en danger ou être courantes et mettre la vie en danger.
◆ Canada seulement
◇ Utilisation clinique non indiquée sur l’étiquette
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