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Sécurité de l’oseltamivir pendant la grossesse : une revue des données précliniques et cliniques

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Les femmes enceintes atteintes de la grippe présentent un risque accru de morbidité, notamment en raison de complications respiratoires. Un taux de surmortalité élevé chez les femmes enceintes a été observé lors des précédentes pandémies de grippe et les agences de santé ont fourni des recommandations sur l’utilisation de l’oseltamivir pour traiter les femmes enceintes infectées par le virus pandémique (H1N1) 2009. Cet article passe en revue les données précliniques et cliniques permettant d’évaluer la sécurité de l’oseltamivir administré pendant la grossesse, dans le contexte des effets de la grippe sur les issues indésirables de la grossesse et les malformations fœtales. Les effets de la grippe pendant la grossesse, qu’ils soient médiés directement par le virus ou par la fièvre ou d’autres événements secondaires à l’infection sous-jacente, ne sont pas encore bien compris, mais certaines données indiquent un risque accru de malformations congénitales chez les femmes infectées par la grippe pendant le premier trimestre. Les études animales et toxicologiques ne suggèrent pas que des doses cliniquement efficaces d’oseltamivir puissent avoir des effets indésirables sur le développement du fœtus. De plus, le transfert transplacentaire du médicament et de son métabolite actif était très limité et non détectable aux doses thérapeutiques normales dans un modèle de placenta humain ex vivo. Afin d’étudier l’innocuité de l’oseltamivir pendant la grossesse, une recherche a été effectuée dans la base de données de Roche sur l’innocuité de l’oseltamivir pour toutes les expositions à l’oseltamivir pendant la grossesse au cours des 9 années précédant le 14 décembre 2008. En outre, une recherche dans la littérature a été effectuée. Sur les 232 expositions maternelles à l’oseltamivir figurant dans la base de données de Roche, les issues de grossesse étaient connues pour 115 de ces expositions. L’incidence des issues de grossesse indésirables était la suivante : avortements spontanés 6,1 % (7/115), avortements thérapeutiques 11,3 % (13/115) et accouchements prématurés 2,1 % (2/94 naissances vivantes), valeurs qui ne sont pas supérieures aux taux d’incidence de fond. Les résultats fœtaux étaient connus dans 100 des 232 expositions. Pour les neuf cas d’anomalies congénitales qui ont été signalés, le moment de l’exposition à l’oseltamivir par rapport à la période sensible pour l’induction de l’anomalie congénitale a été analysé. Deux cas d’anomalie septale ventriculaire, une anomalie congénitale plus courante, et un cas d’anophtalmie, une anomalie congénitale peu courante, correspondaient à une exposition à l’oseltamivir pendant la période sensible pour ces anomalies congénitales. Pour les autres anomalies congénitales, soit il n’y avait pas d’exposition à l’oseltamivir pendant la période sensible pour l’anomalie, soit les informations étaient insuffisantes pour une évaluation. Ces résultats concordent avec d’autres rapports de la littérature publiée, y compris une série de 79 femmes japonaises exposées à l’oseltamivir pendant le premier trimestre. Avec les autres preuves examinées dans le présent document, l’examen de la base de données de sécurité de l’entreprise suggère qu’il est peu probable que l’oseltamivir provoque des effets indésirables sur la grossesse ou le fœtus, mais les données disponibles sont limitées. Les cliniciens qui utilisent l’oseltamivir chez les femmes enceintes doivent tenir compte des informations de sécurité disponibles, de la pathogénicité de la souche du virus grippal en circulation, de l’état de santé général de la femme et des conseils fournis par les autorités sanitaires. Roche continuera à surveiller tous les rapports d’utilisation de l’oseltamivir pendant la grossesse.

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