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William III (r. 1689-1702) et Marie II (r. 1689-1694)

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En 1689, le Parlement déclare que Jacques a abdiqué en désertant son royaume. Guillaume (régnant de 1689 à 1702) et Marie (régnant de 1689 à 1994) se virent offrir le trône en tant que monarques conjoints.

Ils acceptèrent une Déclaration des droits (plus tard un Bill), rédigée par une Convention du Parlement, qui limitait le pouvoir du souverain, réaffirmait la prétention du Parlement à contrôler la fiscalité et la législation, et fournissait des garanties contre les abus de pouvoir que Jacques II et les autres rois Stuart avaient commis.

L’exclusion de Jacques II et de ses héritiers fut étendue à l’exclusion de tous les catholiques romains du trône, car « l’expérience a montré qu’il est incompatible avec la sécurité et le bien-être de ce royaume protestant d’être gouverné par un prince papiste ». Le souverain devait, dans son serment de couronnement, jurer de maintenir la religion protestante.

Le projet de loi visait à garantir que le Parlement puisse fonctionner sans interférence royale. Il était interdit au Souverain de suspendre ou de dispenser les lois votées par le Parlement, ou d’imposer des taxes sans le consentement du Parlement.

Le Souverain n’était pas autorisé à interférer avec les élections ou la liberté d’expression, et les procédures du Parlement ne devaient pas être remises en question par les tribunaux ou par tout organisme extérieur au Parlement lui-même. (C’était la base du privilège parlementaire moderne.)

Le souverain était tenu de convoquer fréquemment le Parlement (l’acte triennal de 1694 a renforcé cela en exigeant la convocation régulière des Parlements).

Le Parlement a renforcé le contrôle des dépenses du roi ; l’accord financier conclu avec Guillaume et Marie les a délibérément rendus dépendants du Parlement, comme l’a dit un membre du Parlement,  » lorsque les princes n’ont pas eu besoin d’argent, ils n’ont pas eu besoin de nous « .

Enfin, il était interdit au roi de maintenir une armée permanente en temps de paix sans le consentement du Parlement.

La Déclaration des droits a ajouté d’autres défenses des droits individuels. Il était interdit au roi d’établir ses propres tribunaux ou d’agir lui-même en tant que juge, et il était interdit aux tribunaux d’imposer des cautions ou des amendes excessives, ou des châtiments cruels et inhabituels.

Cependant, le souverain pouvait toujours convoquer et dissoudre le Parlement, nommer et révoquer les ministres, opposer son veto à la législation et déclarer la guerre.

La soi-disant « Glorieuse Révolution » a fait l’objet de nombreux débats sur la mesure dans laquelle elle était conservatrice ou radicale. Il en résulte un déplacement permanent du pouvoir ; bien que la monarchie conserve une importance centrale, le Parlement est devenu un élément permanent de la vie politique.

La loi sur la tolérance de 1689 accorde à tous les non-conformistes, à l’exception des catholiques romains, la liberté de culte, récompensant ainsi les dissidents protestants pour leur refus de se ranger du côté de Jacques II.

Après 1688, on assiste à un développement rapide des partis, les sessions parlementaires s’allongeant et l’Acte triennal assurant des élections générales fréquentes.

Bien que les Tories aient pleinement soutenu la Révolution, ce sont les Whigs (critiques traditionnels de la monarchie) qui ont soutenu Guillaume et consolidé leur position.

Conscients de l’opportunité de choisir un ministère au sein du parti politique majoritaire à la Chambre des communes, Guillaume nomma en 1696 un ministère issu des Whigs.

Surnommé le Junto, il était considéré avec suspicion par les membres du Parlement car il se réunissait séparément, mais il peut être considéré comme l’ancêtre du Cabinet des ministres moderne.

En 1697, le Parlement décide d’accorder une subvention annuelle de 700 000 £ au roi à vie, à titre de contribution aux dépenses du gouvernement civil, ce qui inclut les salaires des juges et des ambassadeurs, ainsi que les dépenses de la maison royale.

La Déclaration des droits avait établi la succession avec les héritiers de Marie II, Anne et Guillaume III dans cet ordre, Marie étant morte de la variole en 1694, à l’âge de 32 ans, et sans enfant. Le seul enfant survivant d’Anne (sur 17 enfants), le duc de Gloucester, était mort à l’âge de 11 ans, et Guillaume était, en juillet 1700, mourant. La succession devait être décidée.

L’Acte d’établissement de 1701 visait à assurer la succession protestante au trône, et à renforcer les garanties pour assurer un système de gouvernement parlementaire. Selon cet acte, la succession au trône revenait donc à la princesse Sophia, électrice de Hanovre, petite-fille de Jacques VI & I, et à ses héritiers protestants.

L’acte fixait également les conditions dans lesquelles seule la couronne pouvait être détenue. Aucun catholique romain, ni aucune personne mariée à un catholique romain, ne pouvait détenir la couronne d’Angleterre. Le souverain devait désormais jurer de maintenir l’Église d’Angleterre (et, après 1707, l’Église d’Écosse).

L’Acte d’établissement ne traitait pas seulement les aspects dynastiques et religieux de la succession, il restreignait également davantage les pouvoirs et les prérogatives de la Couronne.

En vertu de l’Acte, le consentement du Parlement devait être donné pour que le souverain s’engage dans une guerre ou quitte le pays, et les juges devaient occuper leur poste selon leur bonne conduite et non selon le bon plaisir royal – établissant ainsi l’indépendance judiciaire.

L’Acte d’établissement a renforcé la Déclaration des droits, en ce qu’il a renforcé le principe selon lequel le gouvernement était entrepris par le souverain et ses conseillers constitutionnels (c’est-à-dire ses ministres), et non par le souverain et les conseillers personnels qu’il lui arrivait de choisir.

L’une des principales raisons pour lesquelles Guillaume a accepté le trône était de renforcer la lutte contre Louis XIV. La politique étrangère de Guillaume est dominée par la priorité de contenir l’expansionnisme français. L’Angleterre et les Pays-Bas ont rejoint la coalition contre la France pendant la guerre de neuf ans, de 1689 à 1997.

Bien que Louis ait été contraint de reconnaître Guillaume comme roi par le traité de Ryswick (1697), la politique d’intervention de Guillaume en Europe a été coûteuse en termes de finances et de sa popularité.

La Banque d’Angleterre, créée en 1694 pour lever des fonds pour la guerre en empruntant, n’a pas desserré la dépendance financière du roi vis-à-vis du Parlement, la dette nationale dépendant des garanties parlementaires.

Les conseillers hollandais de Guillaume sont mal vus et, en 1699, ses gardes bleus hollandais sont contraints de quitter le pays.

N’ayant jamais eu une santé robuste, Guillaume meurt à la suite de complications d’une chute lors d’une promenade à cheval à Hampton Court en 1702, sa belle-sœur, Anne, succède au trône.

La Banque d’Angleterre est créée en 1694 afin de lever des fonds pour la guerre.

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