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Médicaments prophylactiques contre la migraine : preuve d’efficacité, utilisation et coût

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Objectifs : Afin de comprendre le mode d’utilisation des médicaments prophylactiques de la migraine par les médecins américains, nous avons examiné la rigueur scientifique des essais publiés de médicaments antimigraineux, évalué leur coût et testé la corrélation, le cas échéant, entre l’utilisation, la rigueur scientifique et le coût.

Matériels et méthodes : Rigueur scientifique des rapports publiés. Nous avons identifié tous les essais contrôlés par placebo, randomisés et en double aveugle d’agents prophylactiques de la migraine par le biais d’une recherche sur Medline, des principaux manuels de céphalées et des actes des principales réunions scientifiques où sont abordés des sujets liés aux céphalées. Nous avons exclu les essais qui ne comportaient pas de traitement par placebo pendant la phase active de l’étude. Les essais ont été examinés et évalués quant à leur rigueur scientifique à l’aide d’une échelle de 5 points (score scientifique : 1 = faible, 5 = bon), en aveugle par rapport aux données d’utilisation des médecins et au coût des médicaments. Les études qui ne montraient pas de bénéfice du médicament actif par rapport au placebo ont été notées de -1 à -5, permettant ainsi la logique inverse des études négatives. Utilisation des médecins américains. Les neurologues et les médecins de soins primaires (PCP) ont rempli des questionnaires par téléphone, courrier et téléphone, qui les interrogeaient sur leur premier et deuxième choix de prophylaxie de la migraine. On a calculé la moyenne de ces choix pour obtenir un pourcentage moyen pondéré d’utilisation de chaque médicament. Coût. Le prix de gros moyen (PGM) de chaque médicament a été obtenu à partir des données publiées par Adelman et Von Seggern, et du catalogue Amerisource (7/9/96).

Analyse statistique : Le coefficient de corrélation de Spearman a été utilisé pour évaluer la relation entre les s moyens, l’utilisation par les médecins et le coût de chaque médicament.

Résultats : Le propranolol (ss = 1,44), l’amitriptyline (ss = 2,33) et le vérapamil (ss = 1,00) étaient les trois médicaments prophylactiques de la migraine préférés des neurologues et des PCP. Environ 10 % des neurologues ont déclaré que le divalproex (ss = 3,75) serait leur premier ou deuxième choix. Les bloqueurs sélectifs de la recapture de la sérotonine ont été préférés par 13,21% des PCP. Tous les autres médicaments prophylactiques ont été considérés comme des traitements de première ou de deuxième intention par moins de 10 % des neurologues ou des PCP. A l’exception d’une étude (ss = 1) qui a montré que le propranolol réduisait la fréquence des migraines de 76% par rapport au placebo, les essais des trois médicaments les plus préférés n’ont pas réussi à démontrer que le médicament actif est > 50% meilleur que le placebo, c’est-à-dire que la différence de fréquence des maux de tête sous placebo par rapport au médicament actif est > 50%. Parmi les médicaments disponibles aux États-Unis, le flurbiprofène et le métoprolol ont obtenu les meilleurs s (5,00 et 4,33, respectivement) mais leur efficacité par rapport au placebo (23 % et 14-33 %, respectivement) et leur coût (67,2 $ et 65,6 $) étaient défavorables. Les neurologues et les PCP choisissaient la prophylaxie de la migraine sur la base du mérite scientifique (r = 0,644, p = 0,018 ; r = 0,576, p = 0,05, respectivement) mais pas du coût (r = -0,254, p = 0,45 ; r = -0,255, p = 0,455).

Conclusion : Les trois agents prophylactiques de la migraine les plus couramment choisis n’ont pas démontré de manière irréfutable leur capacité à prévenir la migraine. De plus, leur bénéfice, s’il existe, ne dépasse pas 50 % par rapport au placebo. Les récents essais bien menés qui ont démontré l’efficacité du divalproex dans la prévention de la migraine sont des pas dans la bonne direction pour trouver « l’agent idéal de prévention de la migraine ». Jusqu’à ce que ce médicament soit découvert, il est difficile d’affirmer qu’un médicament prophylactique de la migraine est supérieur à un autre et qu’il devrait en conséquence être utilisé en première intention.

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