Articles

Réflexion sur la vie d’un révolutionnaire : Jean-Paul Marat

Posted on

Jean-Paul Marat, tristement célèbre pour ses publications à la fois inspirantes et agressives pendant la Révolution française, est l’un des personnages les plus influents de la fin du XVIIIe siècle. En effet, ses publications radicales ont contribué à induire la manière violente de la Révolution.

L’analyse commune de Marat est principalement dérivée de ses propres œuvres écrites radicales, mais il y a aussi des spéculations sur son caractère de la part « d’admirateurs aveugles et d’ennemis passionnés ».1 Marat suscite des jugements absolus de la part de ses contemporains et des révisionnistes en ce qui concerne sa disposition et son rôle pendant la Révolution française.2 Marat était considéré comme « L’Ami du Peuple », synonyme du titre de son pamphlet le plus répandu, intitulé L’Ami du Peuple.3 Le degré de vénération du peuple a été validé après son assassinat en juillet 1793.4 Il y a peu d’ambiguïté en ce qui concerne les convictions de Marat ; ses publications illustrent ses croyances concrètes malgré son appel constant à l’effusion de sang. « …Je ne veux ni position ni pension…Mon unique ambition est d’aider à sauver le peuple : qu’il soit libre et heureux et tous mes vœux seront réalisés. « 5

Marat est né à Boudry, alors principauté prussienne, le 24 mai 1743.6 Il était l’un des neuf enfants ; son père, Jean Mara, était un Français instruit qui était à l’origine un huguenot, ce qui créait des opportunités d’emploi limitées en raison de son appartenance religieuse.7 Jean-Paul Marat a été décrit comme « …un petit homme horriblement laid, presque un nain… « 8 Son manque d’hygiène a été mentionné dans de nombreuses descriptions. Son caractère a été décrit comme un homme « …consumé par la haine et l’envie. « 9 Il a fait face à beaucoup de rejet, tant sur le plan scolaire que professionnel.

Publicité

La vie de jeune adulte de Marat est finalement devenue diverse en matière de résidence et d’éducation. Il a quitté la maison à seize ans avec des rêves de grande réussite. Marat a vécu en Angleterre, en France, en Hollande et en Italie.10 Il est devenu un médecin autodidacte et a fini par acquérir une telle réputation de médecin qu’il était demandé par l’aristocratie française.11 Grâce à sa formation médicale, Marat a souvent écrit sur la science ainsi que sur la politique et les idéaux des Lumières. Marat a été influencé par les travaux de Montesquieu et de Rousseau en ce qui concerne ses recherches scientifiques, et Voltaire a critiqué sa publication des Chaînes de l’esclavage.12 Marat a commencé à se faire un nom aux yeux du public, ce qui était un désir de Marat depuis son jeune âge.13 Certains analystes de Marat expliquent qu’avant d’acquérir la reconnaissance, il avait des ressentiments envers toute personne ayant de l’argent ou un statut, en raison du rejet auquel il a été confronté pendant une grande partie de sa vie de jeune adulte.14 On pense également que c’est un facteur dans sa capacité à se rapprocher des pauvres et des opprimés. 15

Bien que Marat poursuive constamment ses recherches dans toute l’Europe, en 1776, il s’installe assez solidement à Paris (jusqu’à de nombreux exils tout au long de la Révolution).16 Lorsque Marat pressent un changement politique lors de la convocation des États généraux, il remet à plus tard sa carrière scientifique pour se consacrer entièrement à la politique, et à la cause du tiers état.17 Marat a toujours été impliqué dans la politique ; il était à l’origine en faveur d’une dictature, et sera plus tard en faveur d’un Tribunal révolutionnaire.18 Marat a été principalement inspiré par la publication de l’ouvrage de l’abbé Sieyès intitulé Qu’est-ce que le Tiers état ? L’héritage de Marat de la Révolution est déterminé par ses nombreuses publications et son soutien inconditionnel du Troisième État, en particulier des San Culottes.19

La publication pour laquelle Marat est le plus connu a été créée en 1789 intitulée, L’Ami du Peuple. La motivation de sa carrière dans le journalisme, et la naissance de cette publication, était de défendre les pauvres et de  » défendre  » leur cause.20 Cette cause inspirante correspondait à ses ambitions de promouvoir l’activisme révolutionnaire et magnétisait le soutien du peuple21. L’avenir du gouvernement français et l’avenir du peuple étaient les thèmes constants de ses articles éclipsés par son utilisation inspirée et passionnée de la langue :

Une masse de clubistes, de bavards et de vains pétitionnaires qui se cachent au moment de la crise, laissant leurs concitoyens se faire massacrer…LA LIBERTÉ ROULERA TOUS LES TYRANTS DE L’UNIVERS DANS LA POUSSIÈRE. Peuple : ce sont les héros qui devraient prendre votre défense et veiller à votre triomphe. Comme si quelques phrases ridicules étaient suffisantes pour écraser les innombrables ennemis de la liberté. O nation insensée ! Pourquoi n’as-tu pas renoncé à ton vain babillage et suivi le conseil de ton ami, ne t’es-tu pas armée de cordes, de poignards, et n’as-tu pas mis fin aux jours de ceux de tes ennemis vaincus qui auraient l’audace de se relever.22

Les publications de Marat étaient engageantes, ce qui est le produit de la plupart des propagandes. Ses mots et ses choix de phrases reflèteraient ceux des dictateurs du vingtième siècle,  » …les ennemis de la liberté…  » et  » …les maux qui affligent notre patrie  » sont parallèles aux discours d’Hitler et de Staline.23 Marat a inspiré le nationalisme par des mots comme  » patrie  » et  » liberté « . Il n’avait pas de contenu vague ; il visait les ennemis de la France comme toute personne qui était contre sa cause. Ironiquement, Marat prévient en juin 1793 de ne laisser circuler aucune publication dangereuse.24 Cependant, au fur et à mesure que les œuvres de Marat progressent, son agressivité aussi ; la rage de Marat qui suinte de sa plume est distribuée aux masses et instigue une violence comme faisant partie d’un plus grand mouvement que le monde n’a pas encore vu.

De nombreux thèmes communs mis en évidence dans la plupart des œuvres de Marat, y compris L’Ami du Peuple qui deviendra plus tard la gazette exécutive de la République française vers 1793 intitulée, Journal de la République Française, sont basés sur la pauvreté, la famine et la guerre étrangère et civile. Un extrait du Journal de la République Française, illustre les objectifs de Marat pour cette publication particulière :

Le journal de l’Ami du Peuple est trop connu pour que je donne un prospectus détaillé du journal qui le remplace. Dévoiler les complots, démasquer les traîtres, défendre les droits du peuple, rendre compte des travaux de la Convention, suivre sa marche. Rappeler aux principes ceux de ses membres qui s’en écartent, et consacrer mes lumières sur la nouvelle constitution qui sera donnée à la France : tel est l’objet de ce journal.25

Il y a un sentiment de sécurité qui accompagne les promesses de Marat. Il est facile de comprendre comment il a obtenu un suivi aussi massif. La promesse de défendre les droits de l’homme du commun ainsi que de tenir le peuple informé des progrès de la Convention sont des raisons évidentes pour que le peuple accorde sa confiance à Marat. Marat écoutait également les San Culottes qui l’approchaient et était connu pour donner son argent pour nourrir les plus pauvres.26 Marat était sans aucun doute un homme du peuple. La promesse d’une nouvelle constitution donnait au peuple l’espoir d’une réforme et d’une sécurité en France, en particulier à Paris. La ligne la plus significative de cet extrait particulier provient de la deuxième phrase, « …dévoiler les complots, démasquer les traîtres », cette perspective sera la force dominante pour des dirigeants tels que Marat, Robespierre et le parti jacobin pendant le règne de la Terreur, qui, selon de nombreux historiens, n’a pas commencé avant 1793.27 Plusieurs de ses passages, comme le précédent, qui ont été publiés en 1792 préfigurent la nature violente de la Révolution après 1793, illustrant son rôle d’instigateur possible au nom des écrits de Marat.

La France n’était pas entièrement composée d’admirateurs de Marat, certains critiques le traitaient de fou. Marat a été blâmé pour beaucoup de la violence qui avait éclaté en France, plus précisément les massacres de septembre qui ont eu lieu à Paris. Selon le biographe Ernest Belfort, Bax, Marat n’est pas directement à l’origine de l’événement, mais son rôle et son enthousiasme pour l’événement sont remis en question. Bax défend initialement Marat dans sa biographie Jean-Paul Marat : L’ami du peuple en déclarant : « Les sections de Paris avaient commencé à agir d’elles-mêmes. Marat et son Comité de surveillance ont tout au plus pris le contrôle du mouvement qui avait déjà commencé spontanément… « 28 Bax renforce sa position sur l’influence de Marat en écrivant : « …prévenir ou endiguer le puissant mouvement qui s’était maintenant emparé de tout le Paris révolutionnaire était au-dessus du pouvoir de n’importe quel homme. « 29 Bax a été critiqué pour son manque de publications impartiales sur Marat ; les recherches de Bax définissent Marat comme un héros.30 Selon l’historien Sarel Eimerl,  » Quelqu’un a dû les organiser et presque certainement cette personne était le nain féroce comme Marat. « 31 Les massacres de septembre sont encore incertains en ce qui concerne son début, pourtant les historiens débattent toujours pour savoir si Marat était l’instigateur.

Avec les croyances connues de Marat et ses publications antagonistes, des spéculations sur la santé mentale de Marat ont transpiré, des calomnies avaient été faites à l’égard du caractère de Marat, qu’il aborde immédiatement dans le premier numéro du Journal de la République Française. Cet extrait illustre non seulement les accusations portées contre Marat, mais aussi son utilisation de ce que l’on a appelé une « langue ardente » et son sentiment de valeur personnelle :

Annonce

J’ai cassé ce bras meurtrier entre les mains de mes calomniateurs, mais ils n’ont cessé de m’accuser de vénalité que pour m’accuser de rage ; les lâches, les aveugles, les scélérats et les traîtres se sont unis pour me dépeindre comme un fou complet…Trois cents prédictions prouvées par les faits de la révolution m’ont vengé de ces injures… le patriote fou passe maintenant pour un prophète.32

Le style d’écriture de Marat coule d’une manière élégante tout en étant puissant grâce à ses choix de mots tels que, « meurtrier » et « rage. » Cet extrait reflète de nombreuses autres publications de Marat en ce qui concerne son thème répétitif de la faute. Dans de nombreuses publications de Marat, les « ennemis de la patrie », les « traîtres » et les conspirateurs sont tous désignés comme des ennemis de la France et du peuple.33 Les publications de Marat ne sont pas seulement à l’origine de la violence pendant la Terreur, mais aussi de la paranoïa, qui en est le fondement. Chaque crise avait besoin d’un bouc émissaire, et bientôt l’indistinction de l’identité des prétendus ennemis serait découverte par des accusations injustifiées et une guerre politique suivie d’un engagement avec la guillotine. Cette idée qu’il y avait des ennemis de la Révolution à l’intérieur des frontières de la France n’a pas seulement été formée par Marat, mais elle a alimenté une expérience déjà désastreuse de la liberté avec l’outil propagandiste de la paranoïa. Robespierre poursuivra cette idéologie même après la mort de Marat.34Continued on Next Page « 

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *