Les maladies gastro-intestinales sont responsables de millions de consultations en cabinet et d’admissions à l’hôpital chaque année, ce qui fait de l’examen physique abdominal l’une des évaluations les plus couramment réalisées. Un examen physique complet aide non seulement à diagnostiquer les maladies du tractus gastro-intestinal, mais aussi à identifier les processus pathologiques des systèmes cardiovasculaire, urinaire et autres. Comme pour les autres parties d’un examen physique, l’évaluation de l’abdomen se déroule également de manière systématique.
Cette vidéo commencera par un examen des repères de surface de l’abdomen. Elle se poursuivra par la démonstration du positionnement correct du patient, suivi d’une inspection correcte de l’abdomen et de techniques d’auscultation précises. Nous aborderons également les symptômes possibles et leur signification clinique.
Avant de passer à l’examen, passons brièvement en revue les repères de surface de la région abdominale, l’anatomie abdominale et la topographie nécessaires à l’interprétation des résultats de cet examen. L’illustration présentée ici met en évidence les rebords costaux, le processus xiphoïde, le muscle droit de l’abdomen, la ligne blanche, l’ombilic, la crête iléale, le ligament inguinal et la symphyse pubienne. L’examen abdominal couvre la zone allant des marges xiphoïde et costale en haut jusqu’à la symphyse pubienne en bas.
Pour des raisons de diagnostic et de description, l’abdomen est subdivisé en quatre quadrants : quadrants supérieurs droit et gauche, et quadrants inférieurs droit et gauche.
La topographie plus détaillée de l’abdomen le divise en neuf régions : hypochondriaque droite et gauche, lombaire droite et gauche, iliaque droite et gauche, avec au milieu les régions épigastrique, ombilicale et hypogastrique. Il faut se rappeler quels organes se projettent typiquement dans chaque région abdominale. Il est essentiel de bien connaître l’anatomie et la topographie de la région pour documenter et interpréter de manière adéquate les plaintes et les symptômes du patient, ainsi que les constatations physiques au cours de l’examen.
Après avoir recueilli l’anamnèse, discuté des symptômes et identifié les zones potentiellement préoccupantes, on peut commencer à se préparer pour l’examen abdominal. La première étape consiste à s’assurer que le patient est confortable et a vidé sa vessie. Demandez au patient de s’allonger en décubitus dorsal à un angle d’environ 30-45°, les genoux légèrement fléchis. Les bras du patient doivent être le long du corps et non pliés derrière la tête, car cela tend la paroi abdominale.
Demander au patient la permission d’exposer sa zone abdominale… Draper le patient d’une manière qui maintient la pudeur d’une part, mais ne compromet pas l’examen d’autre part. L’abdomen est exposé depuis le dessus du xiphoïde jusqu’à la région sus-pubienne. Assurez-vous qu’il y a suffisamment de lumière et que le bruit est réduit au minimum. Avant d’approcher le patient, lavez-vous soigneusement les mains. Ensuite, réchauffez vos mains et le stéthoscope. Comme pour les autres parties de l’examen physique, prenez position sur le côté droit du patient et expliquez-lui chaque étape de l’examen au fur et à mesure de son déroulement.
Débutez par une inspection visuelle de l’abdomen. Avant de commencer l’examen, expliquez au patient que son abdomen va être inspecté… Inspectez visuellement la peau à la recherche d’éruptions, d’ecchymoses, d’ictère, de veines dilatées, de stries, de lésions, d’ecchymoses et de cicatrices. Si des cicatrices sont présentes, interrogez le patient à leur sujet et documentez-les dans l’historique du patient.
Examinez la forme de l’abdomen. Est-il plat, protubérant ou scaphoïde ? L’abdomen scaphoïde peut être observé chez les patients cachectiques, tandis que la protubérance abdominale globale peut résulter de la présence de gaz, de liquide ou de graisse. Vérifiez si l’abdomen est symétrique ou non. L’asymétrie est un signe d’alerte et peut suggérer des masses ou une organomégalie. D’autre part, un renflement général peut être le signe d’une accumulation de liquide, une affection appelée ascite. Vérifiez si des hernies et des masses abdominales sont visibles. Soyez attentif à la présence de pulsations ou de péristaltisme visibles, qui représentent généralement un problème grave, par exemple un anévrisme de l’aorte abdominale. Parfois, un péristaltisme visible peut être observé dans le cas d’une occlusion intestinale. Enfin, la présence d’une coloration violacée de la peau autour de la zone ombilicale indique un saignement intrapéritonéal sous-cutané et est associée à une pancréatite hémorragique aiguë.
L’auscultation des bruits abdominaux s’effectue en deux ou trois cycles, en écoutant chaque fois un son particulier, plutôt que d’essayer d’écouter tous les sons en même temps.
Pour commencer l’auscultation, expliquez la procédure au patient… Après avoir préchauffé le stéthoscope, utilisez le diaphragme du stéthoscope pour écouter les bruits intestinaux sur chacun des quatre quadrants abdominaux pendant 30 à 40 secondes. Notez leur fréquence et leur caractère. Des bruits de gargouillis survenant à une fréquence de 5-34 par minute doivent être entendus.
L’absence de bruits intestinaux chez un patient asymptomatique doit inciter le médecin à écouter plus longtemps – au moins trois minutes complètes – avant de confirmer que les bruits sont effectivement absents. Au contraire, l’absence de bruits intestinaux chez un patient présentant des douleurs abdominales est un signe d’alerte et pourrait indiquer un iléus paralytique. Des sons hyperactifs, ou augmentés et aigus, sont également anormaux et peuvent être associés aux premiers stades d’une obstruction intestinale.
Puis, écoutez différentes structures vasculaires à sept endroits différents, notamment au-dessus de l’artère rénale droite, de l’aorte, de l’artère rénale gauche, des artères iliaques communes et des artères fémorales pendant au moins cinq secondes chacune. Lors de l’auscultation de ces artères, il convient d’écouter les bruits, qui sont des bruits vasculaires audibles causés par un flux turbulent dans les grandes artères. Leur présence peut indiquer une sténose des artères rénales, iliaques et fémorales, ou suggérer un anévrisme de l’aorte abdominale. Enfin, écoutez les frottements sur le foie et la rate. Il s’agit d’une découverte rare qui suggère une inflammation de la surface péritonéale de l’organe due à une infection, une tumeur ou un infarctus.
Vous venez de regarder la présentation de JoVE sur les deux premières parties de l’examen physique abdominal. Vous devriez maintenant avoir une bonne compréhension des repères de surface de l’abdomen et savoir comment effectuer les étapes d’inspection et d’auscultation de cet examen. Les deux vidéos suivantes traiteront de la percussion abdominale et des étapes de palpation légère et profonde de l’examen abdominal. Comme toujours, merci d’avoir regardé !