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Jan Hus

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Hus commence à enseigner à l’université en 1398 et en 1399, il défend pour la première fois publiquement les propositions de Wycliffe. En 1401, ses étudiants et la faculté le promeuvent doyen du département de philosophie, et un an plus tard, il devient recteur de l’université de Prague. Il est nommé prédicateur à la chapelle de Bethléem en 1402. Hus était un ardent défenseur des Tchèques et des réalistes, et il était influencé par les écrits de John Wycliffe. Bien que les autorités ecclésiastiques aient interdit de nombreuses œuvres de Wycliffe en 1403, Hus a traduit Trialogus en tchèque et a contribué à sa diffusion.

Jan Hus prêchant, enluminure à partir d’un manuscrit tchèque, années 1490

Hus dénonce les manquements moraux du clergé, des évêques et même de la papauté depuis sa chaire. L’archevêque Zbyněk Zajíc le toléra, et nomma même Hus prédicateur au synode bisannuel du clergé. Le 24 juin 1405, le pape Innocent VII ordonna à l’archevêque de contrer les enseignements de Wycliffe, notamment la doctrine de l’impanation dans l’Eucharistie. L’archevêque s’exécute en publiant un décret synodal contre Wycliffe, ainsi qu’en interdisant toute autre attaque contre le clergé.

En 1406, deux étudiants bohémiens apportent à Prague un document portant le sceau de l’université d’Oxford et faisant l’éloge de Wycliffe. Hus a fièrement lu le document depuis sa chaire. Puis, en 1408, le pape Grégoire XII avertit l’archevêque Zajic que l’Église de Rome avait été informée des hérésies de Wycliffe et des sympathies du roi Wenceslaus IV de Bohême pour les non-conformistes. En réponse, le roi et l’université ordonnent que tous les écrits de Wycliffe soient remis à la chancellerie de l’archidiocèse pour correction. Hus obéit, déclarant qu’il condamnait les erreurs contenues dans ces écrits.

Schisme papalEdit

En 1408, l’université Charles de Prague est divisée par le schisme occidental, dans lequel Grégoire XII à Rome et Benoît XIII à Avignon revendiquent tous deux la papauté. Wenceslaus pensait que Grégoire XII pourrait interférer avec ses plans pour être couronné empereur romain germanique. Il dénonce Grégoire, ordonne au clergé de Bohême d’observer une stricte neutralité dans le schisme et dit qu’il attend la même chose de l’université. L’archevêque Zajíc resta fidèle à Grégoire. À l’université, seuls les érudits de la  » nation  » de Bohême (l’une des quatre sections dirigeantes), avec Hus comme chef de file, firent vœu de neutralité.

Décret de Kutná HoraEdit

Plus d’informations : Décret de Kutná Hora

En janvier 1409, Wenceslaus convoque les représentants des quatre nations composant l’université dans la ville tchèque de Kutná Hora pour exiger des déclarations d’allégeance. La nation tchèque a accepté, mais les trois autres nations ont refusé. Le roi a alors décrété que la nation tchèque aurait trois voix dans les affaires de l’université, tandis que la « nation allemande » (composée des anciennes nations bavaroise, saxonne et polonaise) aurait une voix au total. En raison de ce changement de structure de vote, en mai 1409, le doyen et le recteur allemands sont destitués et remplacés par des Tchèques. L’électeur palatin appelle les Allemands dans sa propre université de Heidelberg, tandis que le margrave de Meissen crée une nouvelle université à Leipzig. On estime que plus de mille étudiants et maîtres ont quitté Prague. Les émigrants ont également répandu des accusations d’hérésie bohémienne.

Antipape Alexandre VEdit

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En 1409, le concile de Pise a tenté de mettre fin au schisme en élisant Alexandre V comme pape, mais Grégoire et Benoît ne se sont pas soumis. (Alexandre fut déclaré « antipape » par le concile de Constance en 1418.) Hus, ses partisans et Venceslaus IV transférèrent leur allégeance à Alexandre V. Sous la pression du roi Venceslaus IV, l’archevêque Zajíc fit de même. Zajíc dépose alors auprès d’Alexandre V une accusation de  » troubles ecclésiastiques  » contre les wycliffites de Prague.

Le 20 décembre 1409, Alexandre V publie une bulle papale qui habilite l’archevêque à procéder contre le wycliffisme à Prague. Tous les exemplaires des écrits de Wycliffe devaient être remis, ses doctrines répudiées et la libre prédication interrompue. Après la publication de la bulle en 1410, Hus fait appel à Alexandre V, mais en vain. Les livres de Wycliffe et de précieux manuscrits sont brûlés, et Hus et ses adhérents sont excommuniés par Alexandre V.

Croisade contre NaplesEdit

Alexandre V meurt en 1410, et Jean XXIII (également déclaré antipape par la suite) lui succède. En 1411, Jean XXIII proclame une croisade contre le roi Ladislas de Naples, protecteur du pape rival Grégoire XII. Cette croisade a également été prêchée à Prague. Jean XXIII a également autorisé les indulgences afin de récolter des fonds pour la guerre. Les prêtres incitaient le peuple et celui-ci se pressait dans les églises pour faire ses offrandes. Ce trafic d’indulgences était un signe de la corruption de l’Église qui avait besoin d’être assainie.

Condamnation des indulgences et CroisadeEdit

L’archevêque Zajíc mourut en 1411 et avec sa mort, le mouvement religieux en Bohême entra dans une nouvelle phase durant laquelle les disputes concernant les indulgences prirent une grande importance. Hus se prononce contre les indulgences, mais il ne peut entraîner avec lui les hommes de l’université. En 1412, une dispute a lieu, à l’occasion de laquelle Hus prononce son discours Quaestio magistri Johannis Hus de indulgentiis. Ce discours était tiré littéralement du dernier chapitre du livre de Wycliffe, De ecclesia, et de son traité, De absolutione a pena et culpa. Hus affirmait qu’aucun pape ou évêque n’avait le droit de prendre l’épée au nom de l’Église ; qu’il devait prier pour ses ennemis et bénir ceux qui le maudissaient ; que l’homme obtenait le pardon de ses péchés par un véritable repentir, et non par l’argent. Les docteurs de la faculté de théologie répondirent, mais sans succès. Quelques jours plus tard, des partisans de Hus, menés par Vok Voksa z Valdštejna, brûlent les bulles papales. Hus, disaient-ils, devait être obéi plutôt que l’Église, qu’ils considéraient comme une foule frauduleuse d’adultères et de simoniaques.

En réponse, trois hommes des classes inférieures qui qualifiaient ouvertement les indulgences de fraude furent décapités. Ils furent plus tard considérés comme les premiers martyrs de l’Église hussite. Entre-temps, la faculté avait condamné les quarante-cinq articles et ajouté plusieurs autres thèses, jugées hérétiques, qui avaient pour origine Hus. Le roi interdit l’enseignement de ces articles, mais ni Hus ni l’université ne se plient à cette décision. Ils demandent que l’on prouve d’abord que ces articles ne sont pas scripturaires. Les tumultes de Prague avaient fait sensation. Les légats du pape et l’archevêque Albik tentèrent de persuader Hus de renoncer à son opposition aux bulles papales et le roi fit une tentative infructueuse de réconciliation entre les deux parties.

Tentatives de réconciliationModifié

Le roi Venceslaus IV fit des efforts pour harmoniser les parties opposées. En 1412, il convoque les chefs de son royaume pour une consultation et, sur leur suggestion, ordonne la tenue d’un synode à Český Brod le 2 février 1412. Le synode se tint plutôt dans le palais des archevêques de Prague afin d’exclure Hus de toute participation. Des propositions ont été faites pour rétablir la paix dans l’Église. Hus déclara que la Bohême devait avoir la même liberté en matière d’affaires ecclésiastiques que les autres pays et que l’approbation et la condamnation ne devaient donc être annoncées qu’avec l’autorisation du pouvoir d’État. C’était la doctrine de Wycliffe (Sermones, iii. 519, etc.).

Suivirent des traités des deux partis, mais aucune harmonie ne fut obtenue. « Même si je devais me présenter devant le bûcher qui a été préparé pour moi, écrivait alors Hus, je n’accepterais jamais la recommandation de la faculté de théologie. » Le synode ne produisit aucun résultat mais le roi ordonna la création d’une commission chargée de poursuivre le travail de réconciliation. Les docteurs de l’université ont exigé que Hus et ses partisans approuvent la conception de l’Église de l’université. Selon cette conception, le pape est la tête de l’Église et les cardinaux sont le corps de l’Église. Hus proteste vigoureusement. Le parti hussite semble avoir fait un grand effort de réconciliation. À l’article selon lequel il faut obéir à l’Église romaine, ils ajoutent seulement « dans la mesure où tout chrétien pieux y est tenu ». Stanislav ze Znojma et Štěpán Páleč protestèrent contre cet ajout et quittèrent la convention ; ils furent exilés par le roi, avec deux autres personnes.

Hus quitte Prague et fait appel à Jésus-ChristEdit

À cette époque, les idées de Hus étaient largement acceptées en Bohême et il y avait un large ressentiment contre la hiérarchie de l’Église. L’attaque contre Hus par le pape et l’archevêque a provoqué des émeutes dans certaines régions de Bohême. Le roi Venceslaus IV et son gouvernement prennent le parti de Hus et le pouvoir de ses adhérents augmente de jour en jour. Hus continue à prêcher dans la chapelle de Bethléem. Les églises de la ville sont mises au ban et l’interdit est prononcé contre Prague. Pour protéger la ville, Hus partit et se rendit à la campagne où il continua à prêcher et à écrire.

Avant de quitter Prague, Hus décida de prendre une mesure qui donna une nouvelle dimension à ses démarches. Il ne mettait plus sa confiance dans un roi indécis, un pape hostile ou un conseil inefficace. Le 18 octobre 1412, il fait appel à Jésus-Christ comme juge suprême. En s’adressant directement à la plus haute autorité chrétienne, le Christ lui-même, il a contourné les lois et les structures de l’Église médiévale. Pour la Réforme de Bohême, cette étape a été aussi importante que les 95 thèses affichées à Wittenberg par Martin Luther en 1517.

Après avoir quitté Prague pour la campagne, Hus s’est rendu compte du fossé qui séparait l’enseignement universitaire et la spéculation théologique de la vie des prêtres de campagne sans instruction et des laïcs qui leur étaient confiés. C’est pourquoi il se mit à écrire de nombreux textes en tchèque, comme des bases de la foi chrétienne ou des prédications, destinés principalement aux prêtres dont la connaissance du latin était faible.

Écrits de Hus et WycliffeEdit

Parmi les écrits occasionnés par ces controverses, ceux de Hus sur l’Église, intitulés De Ecclesia, ont été écrits en 1413 et ont été le plus souvent cités et admirés ou critiqués pourtant leurs dix premiers chapitres sont un épitomé de l’ouvrage de Wycliffe du même titre et les chapitres suivants sont un résumé d’un autre ouvrage de Wycliffe (De potentate papae) sur le pouvoir du pape. Wycliffe avait écrit son livre pour s’opposer à la position commune selon laquelle l’Église se composait principalement du clergé et Hus se retrouvait maintenant à faire la même remarque. Il rédige son ouvrage dans le château d’un de ses protecteurs à Kozí Hrádek et l’envoie à Prague où il est lu publiquement dans la chapelle de Bethléem. Stanislav ze Znojma et Štěpán z Pálče (également Štěpán Páleč) y répondirent par des traités portant le même titre.

Après que les adversaires les plus véhéments de Hus eurent quitté Prague, ses adhérents occupèrent tout le terrain. Hus écrivait ses traités et prêchait dans le quartier de Kozí Hrádek. Le wycliffisme bohémien fut porté en Pologne, en Hongrie, en Croatie et en Autriche. Mais en janvier 1413, un concile général à Rome condamne les écrits de Wycliffe et ordonne qu’ils soient brûlés.

Concile de ConstanceEdit

Le frère du roi Wenceslaus, Sigismond de Hongrie, qui était  » roi des Romains  » (c’est-à-dire à la tête du Saint-Empire romain germanique bien qu’il ne soit pas encore empereur) et héritier de la couronne de Bohême était soucieux de mettre fin aux dissensions religieuses au sein de l’Église. Pour mettre fin au schisme papal et entreprendre la réforme de l’Église tant désirée, il fait convoquer un concile général le 1er novembre 1414, à Constance. Le concile de Constance (1414-1418) est devenu le 16e concile œcuménique reconnu par l’Église catholique. Hus, désireux de mettre fin à toutes les dissensions, accepte de se rendre à Constance, sous la promesse d’un sauf-conduit de Sigismond.

Enfermement et préparatifs du procèsEdit

Jan Hus au concile de Constance. Peinture du 19e siècle de Karl Friedrich Lessing

On ne sait pas si Hus savait quel serait son destin mais il a fait son testament avant de partir. Il a commencé son voyage le 11 octobre 1414 et est arrivé à Constance le 3 novembre 1414. Le lendemain, les bulletins sur les portes des églises annonçaient que Michal z Německého Brodu s’opposerait à Hus. Au début, Hus était en liberté grâce au sauf-conduit de Sigismond et vivait dans la maison d’une veuve. Mais il continuait à célébrer la messe et à prêcher au peuple, en violation des restrictions décrétées par l’Église. Après quelques semaines, le 28 novembre 1414, ses adversaires réussirent à l’emprisonner sur la base d’une rumeur selon laquelle il avait l’intention de fuir. Il fut d’abord amené dans la résidence d’un chanoine, puis le 6 décembre 1414 dans la prison du monastère dominicain. Sigismond, garant de la sécurité de Hus, est très irrité et menace les prélats de le renvoyer. Les prélats le convainquirent qu’il ne pouvait être lié par des promesses à un hérétique.

Le 4 décembre 1414, Jean XXIII confia à un comité de trois évêques une enquête préliminaire contre Hus. Comme il était d’usage, des témoins à charge furent entendus, mais Hus n’eut pas droit à un avocat pour sa défense. Sa situation s’aggrave après la chute de Jean XXIII, qui a quitté Constance pour éviter d’abdiquer. Hus, qui avait été le captif de Jean XXIII et était en communication constante avec ses amis, est livré à l’évêque de Constance et emmené dans son château, Gottlieben, sur le Rhin. Il y resta 73 jours, séparé de ses amis, enchaîné jour et nuit, mal nourri et malade.

TrialEdit

Le 5 juin 1415, il fut jugé pour la première fois et transféré dans un monastère franciscain, où il passa les dernières semaines de sa vie. Des extraits de ses œuvres sont lus et des témoins sont entendus. Il refuse toute formule de soumission mais se déclare prêt à abjurer si ses erreurs lui sont prouvées par la Bible. Hus concéda sa vénération pour Wycliffe et déclara qu’il ne pouvait que souhaiter que son âme atteigne un jour le lieu où se trouvait celle de Wycliffe. En revanche, il nie avoir défendu la doctrine de Wycliffe sur la Cène ou les quarante-cinq articles ; il s’est seulement opposé à leur condamnation sommaire. Le roi Sigismond lui recommanda de se livrer à la clémence du conseil, car il ne désirait pas protéger un hérétique.

Lors du dernier procès, le 8 juin 1415, trente-neuf sentences lui furent lues. Parmi celles-ci, vingt-six avaient été extraites de son livre sur l’Église (De ecclesia), sept de son traité contre Páleč (Contra Palecz), et six de celui contre Stanislav ze Znojma (Contra Stanislaum). Le danger de certaines de ces doctrines pour le pouvoir mondain fut expliqué à Sigismond pour l’inciter contre Hus. Hus se déclara à nouveau prêt à se soumettre s’il pouvait être convaincu d’erreurs. Cette déclaration fut considérée comme une reddition inconditionnelle, et on lui demanda d’avouer : 1. qu’il s’était trompé dans les thèses qu’il avait jusqu’alors soutenues ; 2. qu’il y renonçait pour l’avenir ; 3. qu’il les abjurait ; et 4. qu’il déclarait le contraire de ces phrases. Qu’il a déclaré le contraire de ces sentences.

Il a demandé à être dispensé d’abjurer des doctrines qu’il n’avait jamais enseignées. D’autres doctrines, que l’assemblée considérait comme erronées, il n’était pas disposé à les révoquer et agir autrement serait contraire à sa conscience. Ces paroles n’ont pas été accueillies favorablement. Après le procès du 8 juin, plusieurs autres tentatives auraient été faites pour l’amener à abjurer, auxquelles il aurait résisté.

CondamnationModification

Le monument à Constance, où le réformateur Jan Hus a été exécuté (1862)

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La condamnation de Jan Hus a eu lieu le 6 juillet 1415 en présence de l’assemblée du concile dans la cathédrale. Après la grand-messe et la liturgie, Hus a été conduit dans l’église. L’évêque de Lodi (alors Giacomo Balardi Arrigoni) prononça une oraison sur le devoir d’éradiquer l’hérésie ; diverses thèses de Hus et de Wycliffe et un rapport sur son procès furent ensuite lus.

Un prélat italien prononça la sentence de condamnation sur Hus et ses écrits. Hus protesta, disant que, même à cette heure, il ne souhaitait rien d’autre que d’être convaincu par l’Écriture. Il tomba à genoux et demanda à Dieu d’une voix douce de pardonner à tous ses ennemis. S’ensuit sa déchéance. On le vêtit d’habits sacerdotaux et on lui demanda à nouveau d’abjurer, ce qu’il refusa à nouveau. Avec des malédictions, les ornements de Hus lui furent retirés, sa tonsure sacerdotale fut détruite. La sentence de l’Église fut prononcée, le privant de tous ses droits, et il fut livré aux autorités séculières. Un grand chapeau de papier fut alors posé sur sa tête avec l’inscription « Haeresiarcha » (c’est-à-dire le chef d’un mouvement hérétique). Hus fut conduit au bûcher sous une forte garde d’hommes armés.

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